Countries: Israel, occupied Palestinian territory Source: UN Human Rights Council GENÈVE – Plusieurs experts des droits humains* ont condamné à plusieurs reprises les mauvais traitements infligés aux détenus palestiniens et aux otages israéliens. Ils ont aujourd’hui dénoncé la mise en scène dégradante orchestrée par le Hamas lors de la libération des otages israéliens à Gaza les 8 et 15 février 2025.« Le droit international humanitaire interdit les "atteintes à la dignité des personnes, notamment les traitements humiliants et dégradants". Le fait de présenter des otages comme des trophées de guerre, dans le cadre d’un spectacle de propagande, viole clairement cette règle. C’est aussi très éprouvant pour leurs familles », ont-ils déclaré.Les experts ont par ailleurs noté que certaines des personnes libérées ont été contraintes de brandir des certificats sur scène et de donner des interviews à la télévision du Hamas pour certifier qu’ils avaient bien été traités, le tout sous des bannières politiques et entourées de militants armés. Lors d’une précédente libération, une jeune femme prise en otage avait été bousculée par la foule.Trois des personnes libérées le 8 février semblaient souffrir de malnutrition. « Le droit humanitaire exige un traitement humain de tous les détenus. L’état physique des otages laisse penser qu’ils ont été gravement maltraités », ont-ils indiqué.Les experts ont souligné que les violations des dispositions du droit humanitaire constituent des crimes de guerre et contreviennent notamment à l’interdiction absolue de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.Ils ont rappelé que le droit international humanitaire interdit et criminalise la prise d’otages. Elle constitue également un crime dans un conflit armé non international, en vertu de la Convention internationale contre la prise d’otages de 1979.« Les prises d’otages nient l’humanité des victimes et sont un supplice pour leurs proches. Personne ne devrait être traité comme un moyen de parvenir à une fin politique. Toutes les personnes privées arbitrairement de liberté doivent être libérées immédiatement et sans condition », ont-ils affirmé.Les experts des Nations Unies ont condamné à plusieurs reprises les prises d’otages depuis qu’elles ont eu lieu. Six groupes d’otages israéliens et d’autres nationalités ont été libérés depuis le début du cessez-le-feu. Sur les 251 personnes prises en otage, 70 n’ont pas été libérées et 34 d’entre elles seraient décédées.Ils ont également condamné à de nombreuses reprises les mauvais traitements et les abus commis par Israël contre les détenus palestiniens, notamment la privation de nourriture, les passages à tabac et les violences sexuelles, qui peuvent constituer des actes de torture ou des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que des crimes de guerre. « Israël a détenu des milliers de Palestiniens depuis le 7 octobre 2023 », ont indiqué les experts. « Dans de nombreux cas, ils ont été détenus arbitrairement et au secret, et des dizaines de disparitions forcées ont été signalées. Tous les auteurs de crimes internationaux doivent répondre de leurs actes. »« Nous exhortons Israël et les groupes armés palestiniens à libérer toutes les personnes détenues illégalement et à autoriser immédiatement le Comité international de la Croix-Rouge à accéder librement à tous les détenus, à leur fournir les soins médicaux nécessaires et à leur permettre d’entrer en contact avec leurs familles », ont-ils insisté.Les experts ont appelé toutes les parties à respecter les trois étapes de l’accord de cessez-le-feu, à assurer la libération continue de tous les otages et de tous les Palestiniens détenus arbitrairement, à révéler le sort et le lieu où se trouvent toutes les victimes de disparition forcée, à rendre respectueusement les personnes décédées à leurs familles, à assurer l’entrée de l’aide humanitaire et à permettre le retour des Palestiniens déplacés.« Les décennies de violence brutale et de déshumanisation dans le contexte de l’occupation prolongée d’Israël n’ont permis de la sécurité de personne dans la région », ont déclaré les experts. « Nous demandons instamment que des enquêtes indépendantes soient menées et que les responsables de toutes les violations rendent compte de leurs actes, ainsi qu’un règlement politique global fondé sur le plein respect du droit international. »*Les experts : Ben Saul, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste ; Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ; Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Gabriella Citroni (Présidente-Rapporteuse), Grażyna Baranowska (Vice-Présidente), Aua Baldé, Ana Lorena Delgadillo Pérez et Mohammed Al-Obaidi, Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ; et Alice Jill Edwards, Rapporteuse spéciale sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.Les Rapporteurs spéciaux/Experts indépendants/Groupes de travail sont des experts des droits humains indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Ensemble, ils relèvent de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Si le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) fait office de secrétariat pour les procédures spéciales, les experts agissent à titre individuel et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation, y compris du HCDH et des Nations Unies. 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