Country: occupied Palestinian territory Source: Human Rights Watch Israël devrait lever les restrictions arbitraires et autoriser l'entrée à Gaza des personnels soignantsLa semaine dernière, les autorités israéliennes ont refusé l’entrée à Gaza à une chirurgienne orthopédique, l’empêchant de prodiguer des soins cruciaux à des enfants handicapés. L’une de ses patientes, Minah, une fillette de trois ans atteinte de pieds-bots, n’a pas reçu les soins nécessaires depuis des mois. En conséquence, ses pieds ont recommencé à s’orienter vers l’intérieur. La chirurgienne orthopédique avait prévu une intervention chirurgicale pour inverser cette tendance.Le cas de Minah est loin d’être unique. Avant octobre 2023, environ 98.000 enfants handicapés vivaient à Gaza. Depuis lors, des milliers d’autres enfants y sont devenus handicapés en raison de l’utilisation d’armes explosives par Israël, et ont désormais besoin de chirurgies reconstructives. Les nouveau-nés n’ont pratiquement pas eu accès à des soins de suivi pendant 15 mois, ce qui augmente les risques de complications de santé.Malgré le cessez-le-feu de la mi-janvier, l’armée israélienne a refusé l’entrée à Gaza à de nombreux professionnels de santé, sans fournir d’explication. La chirurgienne orthopédique qui devait soigner Minah a expliqué que le jour où son entrée a été refusée, un confrère de son équipe a subi la même interdiction. Le Dr Mohammad Subeh, un médecin urgentiste qui souhaitait participer à la réouverture de l’hôpital Shifa et y dispenser une formation médicale, a déclaré que son équipe et quatre autres membres du personnel médical voyageant avec une organisation partenaire s’étaient aussi vu refuser l’entrée à Gaza, deux jours plus tard.Le 12 février, Victoria Rose, une chirurgienne esthétique, a déclaré que les autorités israéliennes lui avaient aussi refusé l’entrée à Gaza. Son entrée a été à nouveau refusée, la semaine suivante. La Dre Rose avait l’intention de pratiquer des opérations de chirurgie reconstructive et, comme le Dr Subeh, de former des étudiants en médecine – un besoin crucial compte tenu de la grave pénurie de spécialistes dans le cadre de l’assaut israélien contre le système de santé de Gaza. Le 12 février, lorsque les autorités israéliennes ont refusé l’entrée à la Dre Rose pour la première fois, elles ont également soumis deux autres chirurgiens esthétiques et un chirurgien orthopédiste de son équipe à cette interdiction, a-t-elle expliqué.Le 23 février, Nabeel Rana, un chirurgien vasculaire, s’est vu refuser l’entrée à Gaza, huit heures seulement avant son déploiement prévu. Le Dr Rana, qui avait reçu une autorisation préliminaire plus d’un mois à l’avance, n’a reçu aucune explication pour ce refus soudain – une situation semblable a celle vécue par plusieurs collègues.Le système de santé de Gaza s’est effondré, suite aux frappes illégales répétées menées par les forces israéliennes contre des hôpitaux, des installations médicales et des personnels soignants ; les conditions sanitaires se sont aggravées davantage encore, en raison des coupures illégales d’eau, de carburant et d’électricité, et de la détention arbitraire de travailleurs de la santé palestiniens, dont certains ont été torturés.Ces refus par Israël d’autoriser des professionnels de santé à entrer à Gaza exacerbent le cycle de violations du droit des Palestiniens à la santé. Les autorités israéliennes contrôlent non seulement les entrées à Gaza, mais aussi et les sorties de ce territoire, y compris les évacuations médicales.Les alliés d’Israël devraient exhorter ce pays à respecter ses obligations en tant que puissance occupante et à autoriser les professionnels de santé à entrer dans la bande de Gaza. Les enfants comme Minah méritent d’obtenir les soins qui sont urgemment requis.