Country: World Source: Caritas ROME – Le 26 février – Caritas Internationalis déplore la vague de coupes draconiennes dans l’aide internationale au développement qui déferle sur les pays les plus riches du monde. La décision du Royaume-Uni de réduire son budget d’aide de 40 % n’est que la dernière manifestation d’une cruelle indifférence envers le milliard de personnes les plus pauvres du monde qui sont confrontées à la guerre, à la famine et à une pauvreté déshumanisante. Cela tuera des millions de personnes et en trahira des centaines de millions d’autres qui en souffriront énormément.En plus du gel de toute l’aide américaine, la France, les Pays-Bas, la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont également réduit leur aide internationale de 2 milliards, 2,4 milliards, 133 millions, 1,9 milliard et 6 milliards de dollars respectivement, arrachant ainsi 12,5 milliards de dollars supplémentaires au milliard de personnes les plus pauvres du monde.Caritas Internationalis est consternée par la décision de ces gouvernements de réduire leurs budgets d’aide publique au développement (APD) au profit d’une augmentation des dépenses militaires. Ce changement aura des conséquences dévastatrices pour des millions de personnes dans le monde, entraînant des migrations forcées et compromettant la stabilité même que ces pays cherchent à protéger. Une fois de plus, les comptes des nations les plus riches sont équilibrés aux dépens des plus pauvres.Ces décisions marquent un dangereux recul de la responsabilité mondiale à un moment où les crises humanitaires sont sans précédent.L’impact du gel des financements américains se fait déjà sentir :Des programmes d’aide alimentaire essentiels ont été suspendus, poussant des millions de personnes – en particulier en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient – au bord de la famine. Au Soudan, 24 millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture, 12 millions risquent de mourir de faim, tandis que 750 000 personnes sont en situation de famine. En Éthiopie, 3 millions de personnes ont perdu l’accès aux services essentiels, tandis qu’en RDC, 1,2 million de personnes ont été privées d’une aide vitale.Les services de santé ont été affectés, limitant l’accès aux vaccins, aux soins maternels et aux médicaments vitaux. Au Kenya, les enfants souffrant de malnutrition ne reçoivent plus d’aliments thérapeutiques, ce qui les expose à un risque de malnutrition aiguë et de décès.Le soutien aux régions touchées par les conflits a diminué, ce qui a alimenté les déplacements et l’instabilité.Ce ne sont pas des chiffres abstraits sur une feuille de budget. Ce sont des vies perdues, des avenirs détruits et un monde rendu plus instable.Si les gouvernements européens emboîtent le pas, les conséquences ne peuvent être que catastrophiques. Alors que la famine menace dans certaines régions d’Afrique, que les guerres font rage en Ukraine et au Moyen-Orient et que les catastrophes climatiques forcent des communautés entières à quitter leurs foyers, ce n’est pas le moment de se replier sur soi. Abandonner cet engagement n’est pas seulement un changement de politique, c’est une trahison de la responsabilité morale et stratégique.Ces décisions portent également un coup sérieux au multilatéralisme à un moment où le monde a un besoin urgent de cadre solide pour la paix, la stabilité et le développement. Cette année, la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement se tiendra à Séville, en Espagne, en juillet, dans le but, comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, « d’apporter une certaine justice à l’économie mondiale et de contribuer à combler les profondes divisions qui affligent notre monde ». Réduire l’aide internationale maintenant compromet ces efforts et affaiblit la réponse mondiale à l’escalade des crises humanitaires.Alistair Dutton, secrétaire général de Caritas Internationalis, a déclaré :« Caritas Internationalis déplore la vague de coupes draconiennes dans l’aide internationale au développement qui déferle sur les pays les plus riches du monde. La décision du Royaume-Uni de réduire son budget d’aide de 40 % supplémentaires n’est que la dernière manifestation d’une cruelle indifférence envers le milliard de personnes les plus pauvres du monde qui sont confrontées à la guerre, à la famine et à une pauvreté déshumanisante. Cela tuera des millions de personnes et en trahira des centaines de millions d’autres qui en souffriront énormément.Nous exhortons vivement tous les gouvernements à reconsidérer ces coupes cruelles et à honorer leurs engagements envers les plus démunis de la planète. Les plus pauvres ne doivent pas payer le prix de la défense ; consacrer 0,7 % du RNB à l’aide internationale au développement doit rester notre norme; les objectifs de développement durable doivent rester notre objectif international. Il ne s’agit pas de politique, mais de personnes et d’humanité.Nous appelons les dirigeants des gouvernements, des entreprises et de la société civile à s’opposer fermement à ces coupes budgétaires. Se détourner des plus vulnérables de la planète n’est pas seulement imprudent sur le plan stratégique – mettant en danger la paix, la stabilité et la vie humaine – c’est moralement indéfendable. Le moment est venu d’un leadership qui donne la priorité à la compassion, à la solidarité et à une vision commune d’un monde meilleur. Nous ne devons pas abandonner ceux qui ont le plus besoin de nous ! »Pour les interviews avec les médias, veuillez contacter :Susan AmuDirectrice de l’engagementCourriel : Amu@caritas.vaÀ propos de Caritas InternationalisCaritas Internationalis est une confédération de 162 organisations catholiques nationales de secours, de développement et de service social opérant dans plus de 200 pays et territoires dans le monde. Nous sommes une expression de la mission de l’Église qui consiste à prêcher la bonne nouvelle et à contribuer à l’édification du Royaume de Dieu de la dignité, de la justice et de l’amour pour tous. Notre mandat découle de la vie et des paroles de Jésus Christ et de l’immense richesse de l’enseignement catholique, en particulier de la doctrine sociale de l’Église. Caritas promeut le développement humain intégral et l’écologie intégrale en servant, accompagnant, défendant et écoutant les personnes vivant dans la pauvreté, tout en prenant soin ensemble de notre maison commune. Nous répondons aux situations d’urgence et aux crises humanitaires complexes d’origine humaine et naturelle, en fournissant des services essentiels et sociaux, ainsi que des soins de santé. Nous nous élevons contre les causes de la pauvreté et de l’injustice et travaillons ensemble, en tant que frères et sœurs, pour défendre et faire des campagnes en faveur d’un monde juste fondé sur l’amour, la paix et la solidarité. Notre travail s’appuie sur une réflexion sur les « signes du temps » à travers une méthodologie « voir, juger et agir ». Nous nous efforçons d’avoir un impact positif à long terme sur la vie des personnes que nous servons. Pour ce faire, nous devons être à la fois efficaces dans notre travail et bons gestionnaires des ressources qui nous sont confiées.