L'administration Trump a décidé de réaffecter une technologie essentielle anti-drone, initialement promise à l'Ukraine, vers les forces armées américaines. D'après le Wall Street Journal, cette mesure met en lumière un changement stratégique majeur du Pentagone vis-à-vis de son soutien à l'Ukraine.Selon le quotidien américain, le Pentagone a discrètement informé le Congrès américain que des dispositifs spéciaux prévus pour équiper des roquettes ukrainiennes destinées à contrer les drones russes seraient désormais utilisés par l'armée de l'air américaine opérant au Moyen-Orient. Ces dispositifs étaient censés être livrés à l’Ukraine dans le cadre de l’Initiative d'assistance à la sécurité de l'Ukraine [Ukraine Security Assistance Initiative], financée par le gouvernement américain pour l'achat d'armes auprès de sociétés de défense américaines.Cette décision intervient alors que le secrétaire des États-Unis à la Défense, Pete Hegseth, n'a pas assisté à une réunion avec ses homologues européens au siège de l’OTAN, consacrée à la coordination de l'aide militaire à Kiev. Il avait précisé que les alliés européens devraient assumer la majorité de l'aide militaire destinée à l'Ukraine, les États-Unis se focalisant désormais sur la région du Pacifique occidental.Selon un mémo interne cité par le Wall Street Journal, le secrétaire américain à la Défense a autorisé cette réorientation du matériel militaire, initialement destiné à l'Ukraine, vers ses propres forces armées, soulignant que cette décision répondait à un « besoin urgent », explicitement identifié par lui-même.Toutefois, bien que les fonds du programme d’aide à l’Ukraine soient désormais épuisés, certaines livraisons restent prévues, sauf en cas de nouvelles décisions similaires de l'administration Trump, selon le journal.L'administration Trump, ayant hérité d'une autorisation à fournir à l'Ukraine jusqu'à 3,85 milliards de dollars d'armements prélevés dans les stocks du Pentagone, n'a toutefois jamais pleinement exploité cette possibilité et n'a pas demandé de financements supplémentaires pour poursuivre ce soutien.Le 4 juin, le président américain Donald Trump a déclaré avoir eu une conversation téléphonique de plus d’une heure avec son homologue russe Vladimir Poutine. Un échange, confirmé par le Kremlin, au cours duquel les deux chefs d’État ont notamment abordé la question ukrainienne.« Le président Poutine a déclaré, et avec force, qu'il devrait répondre à la récente attaque contre les aérodromes », a indiqué le locataire de la Maison Blanche, en référence à l’attaque massive de drones menée le 1er juin par le Service de sécurité ukrainien (SBU) contre plusieurs bases aériennes en Russie.