La présidence algérienne a fait savoir par voie de communiqué rendu public dans la journée du 4 juillet qu’à l’occasion de la célébration du 63ᵉ anniversaire de l’indépendance et de la jeunesse (célébrée le 5 juillet), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait signé deux décrets présidentiels, le premier portant grâce exceptionnelle au profit de 6 500 détenus. Le second décret est signé au profit de 297 prisonniers ayant obtenu leur brevet d’enseignement moyen (BEM), dans l’attente des résultats du baccalauréat. La même source a précisé que le chef de l’État avait pris cette décision après consultation du Conseil national de la magistrature.Les condamnés exclus de la mesure de grâcePlusieurs délits graves ont été exclus de la mesure de grâce présidentielle. Le communiqué de la présidence a énuméré des dizaines de crimes, notamment les condamnations pour terrorisme, meurtre, homicide, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de le faire, coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, agressions sur parents ou mineurs, attentats à la pudeur, viol, enlèvement, traite d’êtres humains ou d’organes, entre autres méfaits très graves comme le trafic de drogue ou encore l'espionnage.« Atteinte à l’unité du territoire national » : Boualem Sansal exclu d’une vague de grâcesLa grâce présidentielle a exclu les personnes « définitivement condamnées » par la justice algérienne, selon la présidence, pour des infractions telles que les atteintes et les complots contre l’autorité de l’État, l’intégrité et l’unité du territoire national. Cette exclusion concerne justement l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal qui a été reconnu coupable, en première instance et en appel, et condamné à cinq ans de réclusion. Il avait dans les faits déclaré en octobre dernier au média français d’extrême droite Frontières que sous la colonisation française, l’Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc, comme les villes d’Oran et Mascara, situées dans l’Ouest du pays.L’affaire de l’écrivain fait partie d’une série de crises qui ont envenimé les relations entre la France et l’Algérie depuis juillet 2024.