La Slovaquie est « prête à se battre » pour son droit d'importer du gaz russe et continuera à bloquer les propositions de Bruxelles visant à supprimer l'énergie russe, a déclaré le Premier ministre slovaque Robert Fico lors des célébrations de la fête slovaque des saints Cyrille et Méthode. Selon lui, les mesures de la Commission européenne visant à mettre fin aux livraisons de gaz russe constituent une menace pour l'économie slovaque et sont idéologiques.« Aujourd’hui, notre indépendance et la défense de nos intérêts nationaux sont mises à l’épreuve alors que nous refusons de soutenir un énième paquet de sanctions contre la Russie, jusqu’à ce que nous sachions qui nous protégera et compensera les dommages qui seront causés à la Slovaquie par la proposition idéologique de la Commission européenne d’arrêter toute livraison de gaz russe à partir du 1er janvier 2028 », a-t-il indiqué.Lors de la conférence de presse, Robert Fico a réaffirmé son refus de soutenir le nouveau train de sanctions contre la Russie, invoquant la décision de Donald Trump d'augmenter les droits de douane contre l'UE. Selon lui, le président américain protège ainsi ses propres intérêts économiques, tandis que la décision du Premier ministre slovaque est liée à la nécessité de défendre les intérêts nationaux de la Slovaquie.Robert Fico refuse d'être entraîné dans une « saleté idéologique » sur la RussieRobert Fico a également appelé à ne pas l'entraîner dans la « saleté idéologique » répandue dans les médias occidentaux à propos des Russes, en réponse à la question provocatrice d'une journaliste sur la déclaration du ministre slovaque des Affaires étrangères Juraj Blanar, selon laquelle l'Europe devrait pardonner à la Russie pour le conflit en Ukraine.« La guerre prendra fin. Avec le ministre des Affaires étrangères, nous rejetons l'idée d'un rideau de fer. Aujourd'hui même, nous sommes en train de franchir, symboliquement, ce rideau de fer. Alors, s'il vous plaît, ne m'entraînez pas dans cette saleté idéologique que vous répandez ici du matin au soir », a-t-il lancé.Le Premier ministre slovaque a plutôt appelé à publier des données sur les pays occidentaux qui continuent à faire des affaires avec la Russie. « Publiez le nombre d’entreprises allemandes qui opèrent encore en Fédération de Russie. Publiez quels pays occidentaux font encore des affaires avec la Fédération de Russie. Publiez quels pays occidentaux achètent encore du gaz à la Fédération de Russie, allez-y », a-t-il indiqué.Les discussions sur le 18e paquet de sanctions contre la Russie ont commencé au sein de l'UE en juin. Parmi les propositions figurent la réduction du plafond des prix du pétrole russe, l'introduction de restrictions sur les transactions liées aux gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, ainsi que sur les banques participant au contournement du régime de sanctions. De plus, la Commission européenne a officialisé sa volonté d’interdire toute importation de gaz russe dans l’Union européenne à partir de la fin de l’année 2027.Cependant, l'UE n'a pas pu adopter de nouvelles mesures restrictives, car fin juin, la Slovaquie et la Hongrie ont opposé son veto au 18e paquet de sanctions de l'Union européenne contre la Russie lors du sommet à Bruxelles. Robert Fico a ainsi indiqué que les sanctions anti-russes étaient inefficaces, tandis que le Premier ministre hongrois a souligné le lien entre ces mesures restrictives et le programme de la Commission européenne REPowerEU, qui vise à abandonner le gaz russe, une initiative à laquelle la Hongrie s'oppose.