La production militaire russe éclipse celle de l'OTAN, a averti son secrétaire général Mark Rutte, exhortant les pays occidentaux à accroître leurs dépenses de défense.Dans une interview accordée au New York Times le 5 juillet, Mark Rutte a tiré la sonnette d'alarme quant aux capacités militaires de la Russie, soulignant que le pays « se reconstitue à un rythme et avec une rapidité sans précédent dans l'histoire récente ».Selon le secrétaire général, Moscou « produit trois fois plus de munitions en trois mois que l'ensemble de l'OTAN en un an ».Pour Rutte, il faudrait soit mettre la main à la poche, soit « apprendre le russe »Rutte a évoqué la proposition qui voudrait porter les dépenses militaires de l'OTAN à 5 % du PIB – un chiffre réclamé avec insistance par le président américain Donald Trump – dont 3,5 % seraient consacrés aux budgets militaires de base et 1,5 % dépensés dans des secteurs tels que la cyberdéfense et la préparation des infrastructures civiles. « Certes, il s'agit d'un montant colossal. Mais si nous ne le faisons pas, nous devrons apprendre le russe », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN.Interrogé sur le risque que l’augmentation des dépenses de défense alimente une course aux armements avec la Russie, Mark Rutte a déclaré : « Nous devons nous assurer que la dissuasion est là », soulignant les investissements importants engagés par la Russie dans les constructions de chars, d’artillerie, dans la défense aérienne et dans les munitions.« Ce qui m'inquiète particulièrement, c'est la production industrielle de défense […], car nous manquons tout simplement de la base industrielle de défense nécessaire pour produire les armes nécessaires pour dissuader les Russes, les Nord-Coréens ou qui que ce soit d'autre », s'est-il alarmé.Spéculations « absurdes »Les déclarations de Mark Rutte interviennent à un moment où les médias occidentaux et certains responsables spéculent sur une éventuelle attaque de Moscou contre les pays de l'OTAN. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié cette accusation d'« absurde », affirmant que Moscou n'avait aucun intérêt à envahir l’alliance dirigée par les États-Unis.Alors que le conflit ukrainien fait rage, la Russie a considérablement augmenté ses dépenses militaires. L'année dernière, Poutine a déclaré que depuis le début des hostilités, l'industrie de défense russe avait multiplié sa production de munitions par 14, celle de drones par 4 et celle de véhicules blindés par 3,5. Il a également affirmé que la Russie surpassait de dix fois la production de tous les pays de l'OTAN réunis en matière de fabrication de missiles.À la fin juin dernier, Poutine a révélé que la Russie dépensait 13 500 milliards de roubles (soit 151 milliards de dollars) pour la défense, soit environ 6,3 % de son PIB. Il a reconnu que ce chiffre était élevé et avait augmenté l'inflation, tout en soulignant que les États-Unis avaient dépensé encore plus lors des conflits précédents : 14 % du PIB pendant la guerre de Corée et 10 % durant la guerre du Vietnam.