Dans le cadre de sa stratégie de transformation industrielle et de transition énergétique, l’Algérie tente de concrétiser ses ambitions de fabrication de batteries électriques, qui constituent désormais un enjeu économique majeur avec la démocratisation progressive des voitures électriques.Le PDG de la Société nationale de recherche et d’exploitation minière (Sonarem), Belkacem Soltani, a déclaré début mai dernier, que les premières transformations des minerais intervenant dans la fabrication des batteries au lithium sont déjà lancées. L’Algérie prévoit d’exploiter ses ressources minérales en fer et en phosphate pour se préparer à la production de batteries au lithium. Ces matières premières, ne sont pas directement liées au lithium en elles-mêmes, mais sont nécessaires à la fabrication des anodes et des cathodes des batteries.Le pays tente donc de lancer pleinement une première étape de transformation de ces ressources, avant d’engager l’exploitation du lithium, dont les gisements restent à confirmer. À ce propos, la presse algérienne rapporte que plusieurs indices géologiques laissent entrevoir un bon potentiel.Des gisements de lithium au niveau des chotts et au niveau du massif montagneux de Hoggar ?Des études géologiques intensives sont actuellement menées par la Sonarem afin d’évaluer le potentiel des gisements de lithium sur le territoire algérien. Selon Belkacem Soltani cité par le quotidien algérien El Moujahid, « notre potentiel géologique en lithium se trouve au niveau des chotts et au niveau des roches du Hoggar ». Il explique que ces études sont primordiales et positionneront l'Algérie comme un acteur majeur dans l'industrie des batteries électriques à l'échelle mondiale, une fois les réserves confirmées et quantifiées.Un partenariat cléDans une mesure proactive, une délégation algérienne avait déjà participé au Congrès international des mines à Montréal, selon El Moujahid, où elle a tenu des réunions stratégiques pour faire avancer ce projet. C'est lors de ces échanges qu'un protocole d'accord a été signé avec le chercheur Karim Zaghib. Ce partenariat stratégique avec l’expert mondial en batteries devrait jouer un rôle central dans la structuration du projet, en apportant son expertise pour la mise en place d’unités de transformation.Ce soutien technique est crucial dans la mesure où il devrait garantir la réussite du projet et former les compétences nationales aptes à lancer les activités de cette industrie de haute technologie.Un plan stratégique est actuellement élaboré par une équipe dédiée conjointement avec le professeur Karim Zaghib. Il devrait constituer la feuille de route encadrant chaque étape du développement de la filière : exploration minière, formation des compétences, intégration technologique et industrialisation des batteries.Outre l’enjeu industriel, le développement de la filière lithium-ion devrait représenter un levier stratégique pour l'Algérie dans la diversification de son économie, qui tente de sortir de la dépendance à l’exploitation des hydrocarbures, et dans la création de valeur ajoutée.