Mali : dix ans de prison pour l’ex-ministre de l’Économie dans l’affaire de l’avion présidentiel

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Au terme d’un procès long et suivi de près par l’opinion publique, la Cour d’assises de Bamako a condamné, le 8 juillet, l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, à dix ans de prison ferme. Elle devra également s’acquitter d’une amende de 500 000 francs CFA.Le colonel-major Nouhoum Dabitao a écopé de sept ans de prison ferme, assortis d’une amende de 300 000 francs CFA. En revanche, le général Moustapha Drabo et l’ancien ministre de la Communication, Mamadou Camara, ont été acquittés. Cinq autres accusés, actuellement à l’étranger, ont été jugés par contumace.Une dimension symbolique dans la lutte contre la corruptionLe procès, ouvert en novembre 2023, portait sur des irrégularités présumées dans l’attribution de marchés publics pour l’acquisition d’un avion présidentiel et d’équipements militaires, pour un montant total de plus de 88 milliards de francs CFA – dont 28,5 milliards pour l’aéronef et 69 milliards pour les équipements.Plusieurs reports ont jalonné la procédure, notamment celui des plaidoiries, reprogrammées au 2 juin 2025, en raison de l’état de santé de Bouaré Fily Sissoko. La Cour avait alors rejeté ses demandes de liberté provisoire, ainsi que celle de Nouhoum Dabitao, en exigeant leur présence ou un justificatif médical.Tout au long du procès, le ministère public a insisté sur la nécessité d’une justice « transparente ». Le Contentieux général de l’État, partie civile dans l’affaire, a quant à lui mis en avant la dimension symbolique de ce dossier dans le combat contre la corruption et l’opacité des marchés publics.Le verdict clôt un feuilleton judiciaire marqué, entre autres, par le décès en détention de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, lui aussi mis en cause, et par des mandats d’arrêt encore en vigueur contre plusieurs accusés absents.