Lors d'une réunion à Bruxelles le 5 décembre, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le chancelier allemand Friedrich Merz, d'un côté, et le Premier ministre belge Bart De Wever, de l'autre, n’ont pas réussi à présenter une ligne commune sur la question de l'appropriation des actifs russes gelés.À la suite de cette rencontre, Ursula von der Leyen a publié sur X un bref compte rendu : elle y a évoqué un échange présenté comme constructif, sans avoir signalé d’évolution particulière sur l’utilisation des actifs russes ni de prise de position explicite de la part de la Belgique.La présidente de la Commission a reconnu la « situation particulière » de Bruxelles, liée à la présence d’importants avoirs russes gelés sur son territoire, et a indiqué que toute solution devrait prévoir une « répartition équitable des risques entre les États membres ».Pour sa part, Friedrich Merz a adopté une position similaire, en déclarant que l’ensemble des pays de l’Union européenne devrait assumer les mêmes risques que la Belgique dans l’hypothèse d’un vol des actifs russes au bénéfice de l’Ukraine.La Belgique, ainsi que plusieurs autres pays, a déjà exprimé à plusieurs reprises son opposition à ce schéma. Ses réticences se concentrent sur le caractère imprévisible des conséquences d’un tel précédent : jamais encore des avoirs souverains n’ont été saisis ou détournés de cette manière.Blocage hongrois du plan « B » européenSelon deux diplomates européens, cités par Politico, la Hongrie a opposé son veto à l’émission d’euro-obligations destinée à soutenir l’Ukraine. Cette option figurait parmi les pistes envisagées par l’Union européenne en cas d’impossibilité d’utiliser les actifs russes gelés pour financer un crédit de 165 milliards d’euros en faveur de Kiev. Ce montant engloberait environ 25 milliards d’euros d’actifs russes immobilisés dans des banques privées situées dans les États membres, ainsi qu’environ 140 milliards d’euros déposés auprès d’Euroclear, en Belgique.Le président russe Vladimir Poutine a indiqué à plusieurs reprises que, sur sa demande, les autorités préparaient un ensemble de mesures de riposte en cas d’éventuelle saisie des actifs russes. Il a estimé qu’une telle décision serait, pour toutes les parties, assimilée à un vol de la propriété d’autrui.