Emmanuel Macron préfère « jouer aux devinettes » lorsqu'il annonce l'interception d'un pétrolier, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, commentant l'arraisonnement d'un navire battant pavillon béninois au large des côtes françaises. D’après les déclarations du président français, « il est absolument impossible de comprendre ce qui a justifié l’ouverture de l’enquête dont il parle et en quoi, selon lui, consistent les infractions flagrantes de l’équipage ».Zakharova a indiqué que Macron avait expliqué les actions des forces de l'ordre françaises par la lutte contre la soi-disant « flotte fantôme », reconnaissant ainsi qu'elles étaient liées aux « sanctions secondaires ». « Il est évident que tout ce remue-ménage vise à détourner l’attention des Français de la dégradation de la situation sociale et économique du pays », a-t-elle ajouté.L'UE n'hésite pas à utiliser tous les moyens pour entraver la navigation maritimeLa porte-parole de la diplomatie russe a noté que pour l'Union européenne, « tous les moyens sont permis » pour entraver la libre navigation. Elle a précisé que l'UE transformait ainsi certaines zones maritimes « pacifiques » en zones de confrontation, en y poursuivant ceux qui « n’obéissent pas aux ordres de Bruxelles ». Selon Zakharova, les pays européens ont inventé une catégorie inconnue du droit maritime international, « la flotte fantôme », et cherchent à « forcer la planète entière à se joindre à leurs "sanctions secondaires", qui sont aussi illégales que les "sanctions primaires" ». Elle a souligné que dans leur campagne de sanctions, les pays de l'UE « bafouent sans gêne » les normes du droit international.Le pétrolier Boracay, soupçonné d'appartenir à la soi-disant « flotte fantôme » russe, a été arraisonné et abordé au large des côtes françaises. Une enquête a été ouverte car, selon Macron, l'équipage a commis des « fautes très importantes ». Le président français n'a toutefois pas précisé la nature exacte de ces « fautes ».La Russie a quant à elle nié disposer d'informations sur le pétrolier arraisonné ou sur le pétrole qu'il transportait. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a souligné les provocations organisées par les pays européens dans plusieurs zones maritimes, y compris en mer Baltique, qui ne contribuent absolument pas à garantir la liberté de la navigation commerciale. Il a également averti que les tentatives des pays européens de bloquer les navires transportant du pétrole russe pourraient avoir des conséquences imprévisibles sur les marchés mondiaux.