France : le budget des armées «doublé d'ici 2027», annonce Macron

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« Le salut de la Patrie suppose que nous dépensions plus, pour notre défense, et que chacun prenne sa part dans cet investissement ». Depuis la cour l’Hôtel de Brienne, ce 13 juillet, Emmanuel Macron a annoncé l'accélération de l'augmentation des dépenses militaires françaises.« Alors que nous avions prévu de doubler le budget d’ici 2030, nous allons le doubler d’ici 2027 », a-t-il déclaré, après plus d’une vingtaine de minutes d’un discours émaillé par les différentes « menaces » à laquelle la France et l’Europe – indissociables à ses yeux – seraient exposées. Parmi elles, sans surprise, figurait la fameuse « menace russe ».Une « menace préparée, organisée, durable » qui, toujours selon le locataire de l’Élysée, s’étend « du Caucase à l’Arctique ». « Notre avenir européen est déterminé par cela et la nécessité de nous organiser pour répondre à cette menace et la dissuader pour maintenir la paix », a-t-il encore lancé avec un air grave.Après avoir évoqué la loi de programmation militaire (LPM) lancée sous son premier quinquennat, et qui, selon ses mots, n’aurait servi qu’à « réparer », celui-ci a évoqué l’actuelle LPM (couvrant la période 2024-2030) censée anticiper les « bascules du monde », qui fut largement adoptée par le Parlement en juin 2023. Des bascules qui, a déclaré Macron, « interviennent plus vite que prévu ».Effort « historique » sans endettementAinsi, appelant « à la responsabilité nationale », le président français a annoncé qu’une « actualisation » de ce budget pluriannuel dédié aux forces armées sera « présentée à l’automne ».« S’ajoutera, à la loi de programmation militaire actuelle, un effort de 3,5 milliards d’euros en 2026 et de 3 milliards d’euros supplémentaires l’année suivante », a détaillé Macron avant de poursuivre : « Nous consacrerons donc 64 milliards d’euros pour notre défense en 2027 », « c’est le double du budget dont les armées disposaient en 2017 ».Quant à la façon de financer cet effort budgétaire « crédible» et « indispensable » – qui n’est pas sans rappeler celui auquel a appelé durant des mois le Secrétaire général de l’OTAN – « le Premier ministre l’annoncera dès le 15 juillet après-midi », a déclaré Macron. Un point a néanmoins été clarifié d’emblée : cet effort « nouveau et historique » au profit de la défense doit être « financé par plus d’activité et plus de production ».« Nous refusons que ce réarmement passe par l’endettement », a ainsi martelé celui dont la présidence est déjà marquée par un endettement supplémentaire du pays de 1 000 milliards d’euros, estimant que l’« indépendance militaire » et l’« indépendance financière » sont indissociables.