Le gouvernement vénézuélien a annoncé le 25 août le déploiement de 15 000 militaires et policiers dans les États frontaliers de Zulia et Táchira, à la frontière avec la Colombie. Ce renforcement s’accompagne de moyens terrestres, aériens, fluviaux et de drones, selon les déclarations du ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello. Celui-ci a affirmé : « Le président a ordonné ce déploiement pour garantir la paix. S’ils veulent entrer par la frontière, ils n’y arriveront pas. »Cette décision intervient alors que trois navires de guerre américains approchent des côtes vénézuéliennes, transportant environ 4 500 soldats, dont 2 200 marines. Les États-Unis justifient cette présence militaire par une opération contre les cartels de drogue latino-américains. Donald Trump avait déjà ordonné au Pentagone de se préparer à des actions militaires dans la région.Mobilisation populaire et réponse nationaleLe président Nicolas Maduro, dans une allocution diffusée sur la chaîne nationale VTV, a dénoncé une menace directe contre la souveraineté du Venezuela. Il a lancé une campagne de mobilisation générale en appelant les citoyens à rejoindre les milices populaires. Il a déclaré sur Telegram que les centres de recrutement étaient débordés et qu’il avait ordonné une vaste campagne nationale pour élargir les effectifs de la « milice bolivarienne ».Washington a récemment doublé la prime pour la capture de Maduro à 50 millions de dollars, l’accusant de diriger un réseau de narcotrafic connu sous le nom de « Cartel de los Soles », classé organisation terroriste par les autorités américaines. Diosdado Cabello est également visé par une récompense de 25 millions de dollars.Caracas considère la manœuvre américaine comme une menace à peine voilée d’invasion. Maduro a souligné que le pays est prêt à défendre son territoire, malgré des années de pression économique imposées par les sanctions américaines. Il a appelé à l’unité nationale et à la résistance populaire.Réactions internationales et tensions régionalesÀ l’échelle internationale, plusieurs pays latino-américains — dont le Mexique, la Colombie et Cuba — ont exprimé leur inquiétude face à un possible conflit armé. Seule Trinité-et-Tobago s’est déclarée en faveur du déploiement militaire américain.Le ministre vénézuélien Cabello a appelé la Colombie à renforcer également la sécurité de son côté pour éviter cette provocation et maintenir la stabilité régionale.Dans un contexte déjà tendu par les différends territoriaux avec le Guyana à propos de la région d’Essequibo, ce nouvel épisode marque une escalade dangereuse. Le Venezuela a récemment transmis au tribunal de La Haye plus de 50 volumes de documents en soutien à sa revendication sur ce territoire riche en ressources.