La RDC lance une campagne de vaccination contre le choléra à Kinshasa

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La République démocratique du Congo a entamé, le 19 août, une vaste campagne de vaccination contre le choléra à Kinshasa, sur fond de recrudescence alarmante des cas d’infection. Prévues jusqu’au 23 août, les opérations ont démarré à la maison communale de Ngiri-Ngiri, l’une des zones les plus touchées, en présence du ministre provincial de la Santé, le Dr Patricien Gongo Abakazi. La première phase concerne également six autres zones de santé : Binza Météo, Bumbu, Kingabwa, Kokolo, Limete et Mont Ngafula 2.La campagne vise à vacciner 3,67 millions de personnes âgées d’un an et plus. Le vaccin, administré par voie orale selon la stratégie du porte-à-porte, mobilise plus de 500 équipes composées de vaccinateurs, de mobilisateurs communautaires, de superviseurs et de gestionnaires de données et de déchets.« L’objectif est d’atteindre au moins 90 % de la population-cible », a déclaré le ministre provincial, rappelant que cette opération « s’inscrit dans une démarche globale de prévention et de renforcement du système de santé, garantissant une réponse rapide et efficace au choléra comme aux autres menaces émergentes ».Mobilisation pour sauver des viesCette campagne a été rendue possible grâce au soutien de plusieurs partenaires : l’OMS, Africa CDC, l’UNICEF, MSF, GAVI, le PEV et les autorités sanitaires congolaises.Le Dr Boureima Hama Sambo, représentant de l’OMS en RDC, a souligné : « La vaccination sauve des vies. Le vaccin oral utilisé, Euvichol, approuvé par l’OMS, est sûr, efficace et offre une protection de six à douze mois après une seule dose. Cette intervention vise à protéger les plus exposés, briser la chaîne de transmission et progresser vers un objectif commun : éliminer le choléra comme menace de santé publique d’ici à 2027. »Des chiffres alarmantsSelon le ministère congolais, plus de 1 800 cas suspects ont été enregistrés durant la 32ᵉ semaine épidémiologique de 2025. L’OMS fait état de 44 000 cas suspects et 1 238 décès depuis janvier, soit plus du double de l’année précédente. L’organisation juge la situation « particulièrement préoccupante à Kinshasa », où le taux de létalité atteint 8 %, contre une moyenne nationale de 2,7 %. L’épidémie touche actuellement 27 des 35 zones de santé de la capitale.