La tension politique française atteint un nouveau sommet, alors que Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a appelé Emmanuel Macron à choisir entre une dissolution de l’Assemblée nationale ou sa démission, à la veille du vote de confiance prévu le 8 septembre.Dans une intervention sur TF1, Bardella a dénoncé l’impasse institutionnelle actuelle, estimant que le gouvernement de François Bayrou, nommé Premier ministre en août 2025 après des mois de crise politique, ne représentait pas la volonté populaire exprimée lors des législatives de 2024, remportées par le Nouveau Front populaire (NFP).Il a insisté : « Il est urgent de rompre avec ces politiques. Il n’y a qu’une seule possibilité : revenir aux urnes », une demande répétée depuis la décision de Macron de rejeter la candidature de Lucie Castets, proposée par le NFP, au profit d’une coalition centriste.La popularité de Macron en berneCette sortie intervient dans un contexte de mécontentement croissant, exacerbé par des mesures impopulaires comme le transfert des arrêts maladie aux entreprises, critiqué par la CPME, et une grogne sociale marquée par des manifestations prévues le 10 septembre. Bardella s’appuie sur un sondage récent publié par Le Figaro, indiquant que 58 % des Français soutiendraient une dissolution, un chiffre qui renforce sa position face à une popularité en berne de Macron, tombée à 26 % selon un autre sondage de l’Ifop.Le RN, renforcé par sa percée aux européennes de juin 2024, voit dans cette crise une opportunité de contraindre le président à céder, surtout après l’échec d’une motion de censure déposée en juillet par la gauche, qui n’avait pas réuni la majorité requise.Cependant, des fissures apparaissent au sein de la majorité, certains macronistes modérés plaidant pour des concessions face à la pression populaire, tandis que Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a esquivé une candidature à la présidentielle de 2027 sur France 2, préférant se concentrer sur la défense du bilan actuel. Jordan Bardella, quant à lui, a laissé entendre qu’il accepterait une cohabitation si le RN remportait des législatives anticipées, une perspective qui divise la classe politique entre espoir de renouvellement et crainte d’une radicalisation.