En France, l’innovation phare parmi celles proposées par Élisabeth Borne concerne sans aucun doute l’introduction d’un outil d’intelligence artificielle destiné à accompagner les professeurs dans la préparation de leurs cours. Présentée comme un « cerveau auxiliaire », cette IA doit permettre d’identifier plus rapidement les difficultés des élèves et de proposer des pistes pédagogiques adaptées. Dès septembre, une formation pilote sera lancée sur la plateforme Pix, avant une généralisation progressive et obligatoire en 2026 pour les élèves de 4ᵉ et de 2nde.Retour aux fondamentauxLa ministre de l’Éducation nationale insiste sur le rôle central de la maîtrise de l’écrit. Une réforme des programmes de français et de mathématiques, de la maternelle à la 6ᵉ, entre en vigueur dès cette rentrée. L’objectif est de consolider les acquis fondamentaux, dans un contexte où les évaluations internationales révèlent un recul préoccupant du niveau des élèves français.La rentrée s’accompagne aussi de changements concrets pour les élèves. Le dispositif « portable en pause » se généralise dans les collèges, afin de limiter les distractions. Les examens évoluent également : une nouvelle épreuve de mathématiques au bac général dès la première, un durcissement des critères de réussite (note plancher de 9,5/20) et une plus grande part accordée au contrôle continu pour le brevet (60 % contre 50 % auparavant).Cap sur le « Plan Avenir »Autre chantier majeur : l’orientation. Le Plan Avenir, lancé en juin, prend effet dès septembre. Chaque établissement doit désormais définir un projet partagé d’orientation, avec des indicateurs précis. Près de 30 000 professeurs principaux de 3ᵉ seront formés dès l’automne, épaulés par des psychologues de l’Éducation nationale.Enfin, une réforme profonde de la formation des professeurs a été annoncée pour 2026. Le concours se tiendra désormais à bac +3, suivi de deux années de master rémunérées, afin de rendre le métier plus attractif. Cette refonte vise à répondre à la crise du recrutement qui fragilise l’école depuis plusieurs années.Une rentrée à multiples enjeuxAvec ces annonces, l’ancienne Première ministre veut donner un cap clair : une école modernisée, recentrée sur les bases, mais aussi capable de s’adapter aux défis technologiques et sociaux. Reste à savoir si ces réformes sauront convaincre enseignants, parents et élèves, dans un climat scolaire marqué par des inégalités persistantes et des attentes élevées.