Mercredi 27 août, François Bayrou, Premier ministre, s’est exprimé sur TF1 pour évoquer le budget 2026 et le vote de confiance qu’il sollicitera le 8 septembre à l’Assemblée nationale. Dans un exercice d’équilibriste, il s’est dit ouvert à « toutes les négociations nécessaires » sur le budget, tout en insistant sur l’urgence de réduire la dette française, qu’il compare à une « coque percée » menaçant le pays.Les oppositions dénoncent les « mensonges » de François BayrouCette intervention, scrutée par les oppositions, a déclenché une tempête de critiques.À gauche, les réactions sont cinglantes. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a fustigé sur X un Bayrou qui « effraye et ment », l’accusant de populisme et de contribuer à une dette qu’il a lui-même votée sous Macron. Bayrou, confus embrouille chiffres et arguments. Il effraye et ment. Discours populiste anti parti. Et lui ? Il a voté mille milliards de dette supplémentaire. Irréel, comme tout en macronie. Le fusible de Macron est grillé. Le 8 on chasse Bayrou, le 10 on bloque Macron !— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 27, 2025Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) critique la « désinvolture » du Premier ministre, responsable selon lui d’une politique ayant creusé le déficit après huit ans de macronisme. Marine Tondelier (Les Écologistes) s’indigne de l’amnésie de Bayrou, qui oublie la responsabilité de son camp dans l’explosion du déficit de 2 000 à 3 000 milliards d’euros. Je suis très choquée par les propos de François Bayrou.Avec sa fable de coque percée et de bateau qui prend l’eau, il fait mine d’oublier que le capitaine et l’équipage sont macronistes depuis 8 ans. Et ils ont, ensemble, fait passer le déficit de 2000 à 3000 milliards… pic.twitter.com/PA2n8wKjH1— Marine Tondelier (@marinetondelier) August 27, 2025À droite, le Rassemblement national (RN) ne cache pas son hostilité. Marine Le Pen a dénoncé un « mensonge » de Bayrou, qui a affirmé que l’opposition était « en vacances » cet été, alors qu’elle lui avait adressé une lettre détaillée sur le budget, restée sans réponse. Monsieur le Premier ministre, vous dites ne pas aimer la ruse… Pour ma part, je n’aime pas le mensonge. Contrairement à ce que vous avez affirmé devant des millions de Français au 20h de TF1, le Rassemblement national n’était pas « en vacances ». Tout le monde peut vérifier…— Marine Le Pen (@MLP_officiel) August 27, 2025Jordan Bardella, président du RN, qui réclame la dissolution ou la démission d’Emmanuel Macron, a confirmé que son parti votera contre la confiance, jugeant l’inflexibilité de Bayrou incompatible avec ses « lignes rouges ». Le RN se rendra toutefois à Matignon le 1er septembre, mais « sans illusion », prônant une dissolution comme seule issue.Ce vote de confiance s’annonce comme un pari risqué pour François Bayrou. Les oppositions, unies dans leur défiance, devraient précipiter la chute de son gouvernement, accentuant l’instabilité politique à l’approche de l’échéance budgétaire et contraignant Emmanuel Macron, de plus en plus contesté, à dissoudre l’Assemblée ou à proposer un nouveau Premier ministre.