Dans leur septième baromètre « Enfants à la rue », publié le 28 août, l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) dénoncent une situation alarmante : au moins 2 159 enfants, dont 503 âgés de moins de trois ans, ont passé la nuit du 18 au 19 août sans solution d’hébergement après un appel vain au 115. 🚸 À la veille de la rentrée scolaire, au moins 2 159 enfants ont passé la nuit à la rue 👧🏾Aujourd'hui, la FAS et l'UNICEF publient leur baromètre 2025. Les chiffres sont une fois encore alarmants.📈 Avec une augmentation de 30% du nombre d'enfants à la rue depuis 2022. pic.twitter.com/LjcF7rLhS4— Collectif des Associations pour le Logement (@AssosLogement) August 28, 2025Ces chiffres, en hausse de 6 % par rapport à 2024 et de 30 % depuis 2022, traduisent une aggravation dramatique du sans-abrisme des enfants en France.Des associations désemparées face au phénomène« Chaque année, nous constatons avec indignation qu’un nombre croissant d’enfants dorment dans la rue, exposés à des conditions indignes et à des dangers quotidiens », s’insurge Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France sur le site de l’organisation internationale. Elle dénonce un manque de « volonté politique ferme » pour enrayer ce fléau, malgré les ressources et l’expertise disponibles.En 2024, 31 enfants sont morts dans la rue, dont un nourrisson de huit jours, un chiffre tragique qui illustre l’urgence. La saturation du numéro d’urgence 115, la crise du logement et l’immigration expliquent cette dégradation.Les données, déjà « très alarmantes », sont sous-estimées, excluant les familles n’appelant plus le 115, celles vivant en squats ou bidonvilles, et les mineurs non accompagnés. Les régions les plus touchées sont l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, mais les territoires ultramarins, comme La Réunion, où plus de 1 000 enfants sont sans abri, sont également concernés.Les associations déplorent une sous-budgétisation chronique de l’hébergement d’urgence, doté de 2,3 milliards d’euros pour 203 000 places, un nombre stagnant depuis 2021. Elles réclament 10 000 places supplémentaires, dont 1 000 pour les femmes enceintes ou avec nourrissons, et une programmation pluriannuelle pour produire 200 000 logements sociaux par an.Côté politiques, le député LFI François Piquemal a mis en cause le président en affirmant sur X : « 2 159 enfants à la rue dans notre pays, 503 ont mois de 3 ans. C’est aussi le bilan de Macron ». 2 159 enfants à la rue dans notre pays 503 ont mois de 3 ans C’est aussi le bilan de Macron. Il est temps de rompre avec cette cette déshumanisation des plus fragiles et la mise à mort lente de ceux qu’on met à la rue. Qu’il s’en aille ! https://t.co/VfL3Zrk8s8— François Piquemal (@FraPiquemal) August 28, 2025Face à l’inaction de l’État, des recours en justice pour « carence fautive » ont été déposés. À l’aube du budget 2026, l’Unicef et la FAS appellent à un sursaut politique pour garantir un toit à chaque enfant, condition sine qua non de leur dignité et de leur avenir.