Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé, le 31 octobre, une série de mesures de rétorsion en réponse à l’adoption du 19ᵉ paquet de sanctions anti-russes par le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne. Selon le communiqué publié sur le site officiel du ministère, la Russie a élargi de manière significative sa liste de personnes interdites d’entrée sur son territoire.La mesure cible un large éventail de ressortissants européens, issus des institutions communautaires, des gouvernements des États membres, ainsi que d’autres pays occidentaux jugés alignés sur la politique hostile de Bruxelles. Moscou accuse ces individus d’être directement impliqués dans des actions menaçant les intérêts de la Fédération de Russie.Des profils variés accusés d’actions hostilesSelon le ministère, cette décision concerne notamment des agents des forces de sécurité, des fonctionnaires d’organismes publics et privés, ainsi que des responsables d’institutions européennes. Sont visées les personnes ayant contribué à la fourniture d’aide militaire à Kiev, à l’organisation de livraisons de produits à double usage vers l’Ukraine, ou encore à des tentatives de blocus du fret et du transport maritime russes. Ces mesures s’appliquent aussi à ceux qui, selon Moscou, cherchent à nuire à l’intégrité territoriale du pays.Le dispositif vise également les acteurs engagés dans le harcèlement juridique de responsables russes, les promoteurs d’un prétendu « tribunal » contre les dirigeants russes, ainsi que ceux militant pour la confiscation des avoirs russes gelés ou l’utilisation de leurs revenus au bénéfice de l’Ukraine. La liste comprend en outre des militants, universitaires et députés européens connus pour leurs prises de position qualifiées de « russophobes », notamment ceux ayant soutenu des résolutions ou textes de lois hostiles à la Russie.Un message politique clair sur la souveraineté russeLe ministère rappelle que ces restrictions sont prises dans le cadre du droit national, notamment la loi fédérale du 15 août 1996 n° 114-FZ, qui encadre les conditions d’entrée et de sortie du territoire. Moscou affirme que les « actions hostiles de l’UE ne sauraient infléchir la politique souveraine de la Russie » et réitère sa détermination à défendre ses intérêts nationaux, tout en soutenant la mise en place d’un « ordre mondial multipolaire ».Le 19ᵉ paquet de sanctions de l’UE, adopté officiellement le 23 octobre, prévoit notamment des restrictions supplémentaires contre les banques russes, les plateformes de cryptomonnaies et certaines entités situées en Inde et en Chine. L’Union européenne a également limité les déplacements des diplomates russes dans l’espace Schengen.Réagissant avec sarcasme, la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, a ironisé sur le caractère absurde de ces nouvelles mesures, suggérant que l’UE pourrait bientôt « interdire aux oiseaux de voler » ou « aux nappes phréatiques de traverser les frontières ».