De la SNCF au ministère du Travail : Jean-Pierre Farandou à l’épreuve des syndicats

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L’annonce de la nomination de Jean-Pierre Farandou, ancien PDG de la SNCF depuis 2019, comme ministre du Travail et des Solidarités dans le gouvernement Lecornu II, a suscité des réactions mitigées, notamment chez les cheminots.Depuis la nomination des nouveaux ministres le 12 octobre, certains ironisent sur le « jeu de chaises musicales ». Certains y voient un pion macroniste, tandis que d’autres, plus prudents, évitent de commenter, estimant les gouvernements actuels éphémères. Thomas Cavel (CFDT-Cheminots) se souvient d’un dialogue social stagnant à son arrivée en 2019, mais reconnaît que Jean-Pierre Farandou, fin négociateur, a su répondre à la grogne sur les retraites et la pénibilité, aboutissant à un « très bon accord » avant les JO 2024.Un homme du compromis ?Jean-Pierre Farandou a en effet la réputation d’être un adepte du dialogue social, « quelqu’un d’ouvert au compromis », renchérit le leader de la CFTC, Cyril Chabanier. Il fait référence à l’accord signé en 2024 à la SNCF sur les retraites des cheminots, qui leur permet de partir plus tôt à la retraite en fonction de critères de pénibilité, notamment s’ils travaillent de nuit.Sa méthode, mêlant fermeté et pragmatisme, divise. Observateurs et syndicats le décrivent comme un patron adepte du rapport de force, qui avait déployé les Volontaires d’accompagnement occasionnel (VAO) — perçus comme des « casseurs de grève » — lors du conflit de Noël 2022, quand Clément Beaune le pressait de maintenir les trains.Pourtant, son bilan inclut des avancées sociales, comme des accords sur les carrières longues, salués par la CFDT. Les syndicats attendent désormais de voir s’il appliquera cette approche au ministère, face au dossier brûlant des retraites, dans un climat de grèves imminentes et d’incertitude politique. Son passé à la SNCF, marqué par des tensions mais aussi des compromis, laisse planer des espoirs et des doutes.