En réponse à une question sur les possibles livraisons à l’Ukraine de missiles de croisière Tomahawk d’une portée pouvant atteindre 2 500 kilomètres, Dmitri Peskov a déclaré ce 13 octobre que ces armes seraient très probablement utilisées par des spécialistes américains. « En effet, la manipulation de missiles aussi complexes nécessitera, d’une manière ou d’une autre, l’intervention de spécialistes américains. C’est évident […] N’importe quel expert le comprend parfaitement et en est bien conscient », a expliqué le porte-parole du Kremlin, en réponse à une demande de précision sur une publication du vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev.Plus tôt dans la journée, l’ex-président russe a publié un message avertissant que la livraison à l’Ukraine de missiles Tomahawk pourrait entraîner des conséquences dangereuses pour le monde entier, y compris pour Donald Trump lui-même. Il a souligné qu’il était impossible de distinguer, en vol, la version nucléaire de ces missiles, ce qui, selon lui, rendrait la réponse de la Russie inévitable.Trump avait déclaré la veille qu’il pourrait discuter de la possible livraison des Tomahawk à l’Ukraine avec le président russe Vladimir Poutine, en posant une condition : si le conflit n’était pas réglé, il envisagerait de livrer ces missiles à Kiev. Peskov a précisé qu’il n’existait pas d’accord concret concernant un éventuel entretien téléphonique entre les deux présidents.Le président américain s’est entretenu à deux reprises ces derniers jours avec Volodymyr Zelensky. Selon ce dernier, leurs conversations ont porté sur les missiles Tomahawk, et il attend désormais la décision finale de Trump à ce sujet.Le 2 octobre, lors de la séance plénière du club Valdaï à Sotchi, Poutine a déclaré que l’éventuelle fourniture par les États-Unis de missiles Tomahawk à l’Ukraine n’aurait aucun impact significatif sur le déroulement du conflit. Il a rappelé que la Russie s’était déjà adaptée à la présence des missiles ATACMS et avait appris à les neutraliser.Le président russe a reconnu que les Tomahawk, bien que technologiquement datés, restaient des armes puissantes. Il a toutefois estimé que leur emploi par Kiev nuirait aux relations russo-américaines, rappelant qu’une telle utilisation serait impossible sans une implication directe des États-Unis. Il a jugé dangereuses les spéculations entourant ces livraisons et répété que les problèmes structurels de l’armée ukrainienne demeuraient inchangés. Selon lui, ni l’apport de drones ni la multiplication des systèmes d’armes ne peuvent compenser le manque de personnel. Le chef de l’État n’a pas exclu que ces annonces américaines sur les Tomahawk visent à détourner l’attention de difficultés intérieures aux États-Unis.