AGI - Les échanges commerciaux entre l’Italie et la Libye ont enregistré une nette diminution au cours du premier semestre 2025, principalement en raison de la baisse des importations italiennes de pétrole brut et de gaz naturel, qui constituent les principales composantes du commerce bilatéral. Cette évolution s’est traduite par un certain rééquilibrage de la balance commerciale, désormais plus favorable à Rome. Selon les données de l’Agence italienne pour le commerce extérieur (ICE), fondées sur les statistiques de l’Istat et consultées par l'Agenzia Nova, la valeur totale des échanges entre les deux pays s’est élevée à 4,76 milliards d’euros entre janvier et juin 2025, soit une contraction de 21 % par rapport aux 6,02 milliards enregistrés sur la même période de 2024. Les importations italiennes en provenance de Libye, constituées en grande majorité de produits énergétiques, ont chuté de 25,3%, passant de 4,25 milliards d’euros au premier semestre 2024 à 3,17 milliards d’euros sur la même période de 2025. La diminution concerne surtout le pétrole brut, dont les livraisons ont reculé de 6,5 milliards d’euros en 2023 à 3,3 milliards au cours des six premiers mois de 2025. En termes de volume, les importations de brut sont passées de 8,97 millions de tonnes à 7,56 millions, soit une baisse de 15,7%. Le gaz naturel présente une dynamique différente: sa valeur a légèrement progressé, atteignant 267 millions d’euros (+3%), tandis que les quantités importées ont diminué, passant de 201.000 à 193.000 tonnes équivalent pétrole (–4%). Les exportations italiennes vers la Libye ont, elles aussi, connu une baisse, de l’ordre de 14,4%, pour un montant total d’environ 1,65 milliard d’euros. La tendance varie toutefois selon les secteurs. Les produits issus du raffinage pétrolier, première catégorie des exportations italiennes vers Tripoli, se sont établis à 354 millions d’euros, en recul de 22%. Les machines d’usage général ont atteint 41 millions d’euros, en baisse de 6%. À l’inverse, certaines filières se montrent plus résilientes: les équipements de câblage enregistrent une forte hausse de 52%, pour un chiffre d'affaires de 64 millions d'euros, tandis que les produits alimentaires transformés et les boissons atteingnent globalement 65 millions d'euros, en légère baisse par rapport à 2024. Le secteur pharmaceutique affiche également une légère diminution (-4%), avec une valeur de 16 millions d'euros. En revanche, les véhicules et moyens de transport sont en nette hausse (+23%), atteignant 23 millions d'euros. Les matériaux destinés à la construction ou à la métallurgie diminuent de 9 %, pour un total de 18 millions d’euros. Le solde commercial entre les deux pays, bien que restant négatif pour l’Italie, s’est néanmoins nettement amélioré: le déficit est passé de 4,25 milliards d’euros au premier semestre 2024 à environ 2,7 milliards sur la même période de 2025. Cette amélioration s’explique par la contraction plus marquée des importations que des exportations. Le ralentissement général des échanges reflète avant tout la fragilité du secteur énergétique, qui représente traditionnellement plus de 80% du commerce bilatéral. Certains segments de l’industrie italienne, notamment la mécanique, l’électrotechnique et l’agroalimentaire, témoignent cependant d’une relative solidité, soutenus par les projets de reconstruction et de modernisation en cours sur le territoire libyen. Malgré la baisse globale des échanges, l’Italie demeure l’un des partenaires économiques majeurs de la Libye, même si la volatilité du marché énergétique et la réduction des livraisons de pétrole et de gaz continuent de peser sur les volumes d’échanges entre les deux pays.