Joe Biden a profité d’un meeting démocrate à Omaha (Nebraska) pour s’en prendre frontalement à Donald Trump. Le 7 novembre, l’ancien président américain a déclaré : « Je veux que vous compreniez, monsieur le président, vous travaillez pour nous, pas l’inverse. Vous travaillez pour nous, pas seulement pour les milliardaires et millionnaires. Je suis en colère. »Il a poursuivi : « Ici, c’est une démocratie. Et dans une démocratie, il n’y a pas de rois. Ses actions nous couvrent de honte en tant que nation. »Le message est direct : Biden accuse Trump de mépriser les principes démocratiques et de gouverner au profit d’une élite. Il a aussi critiqué la démolition de l’aile est de la Maison Blanche – décidée par Trump – qu’il voit comme une métaphore de la manière dont ce dernier traite « la Constitution, l’État de droit et la démocratie ».La diplomatie russe retourne l’argument contre l’EuropeLa réaction de Moscou ne s’est pas fait attendre. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a tourné en dérision la déclaration de Joe Biden. Sur son canal Telegram, elle écrit avec ironie : « Quelqu’un a réveillé Biden et celui-ci a déclaré, je cite : “Sous une démocratie, il n’y a pas de rois.” Il visait Trump, mais a touché l’outre-mer. »Elle ajoute avec sarcasme : « Attendons que le roi Charles III se réveille et apprenne de son ami américain Joe qu’il n’y a pas de démocratie au Royaume-Uni : soit monarchie, soit démocratie. »Les contradictions occidentales mises en lumièrePoussant plus loin son raisonnement, Maria Zakharova suggère que la PACE (Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe) devrait logiquement condamner « le recul démocratique » dans plusieurs pays européens. Elle cite nommément l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark et la Suède, tous gouvernés par des monarques.Selon elle, même si Biden visait Trump, sa déclaration expose malgré lui les contradictions des alliés européens des États-Unis. D’un côté, Washington affirme défendre la démocratie ; de l’autre, il soutient sans réserve des monarchies.Par ce commentaire, la diplomate souligne une nouvelle fois ce qu’elle considère comme l’hypocrisie occidentale : les principes démocratiques sont appliqués de façon sélective, selon les intérêts du moment.