«Il ne connaît rien à la vie», «il est creux», Xavier Bertrand ne mâche pas ses mots sur Bardella

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En pleine tournée médiatique pour son livre Rien n’est jamais écrit (Robert Laffont, 2025), Xavier Bertrand a choisi d’attaquer frontalement Jordan Bardella. Le président des Hauts-de-France, invité de Radio J le 9 novembre, a dénoncé la « peur généralisée » des responsables politiques face à la montée du président du Rassemblement national, donné autour de 35 % au premier tour de la présidentielle de 2027.« Tous ont la trouille », tranche l’ancien ministre du Travail, qui dit ne pas « prendre au sérieux » le jeune leader nationaliste. Selon lui, Bardella est « creux », « n’a pas travaillé ses dossiers » et « ne connaît rien à la vie ». Moqueur, Xavier Bertrand raille « l’amateurisme » d’un candidat de 30 ans qui « croit pouvoir diriger un pays de 68 millions d’habitants parce qu’il a fait des jobs d’été ».Une droite toujours diviséeCes attaques au vitriol ont immédiatement fait réagir le RN. La députée Laure Lavalette a jugé les propos « vulgaires et prétentieux », tandis que Sébastien Chenu a accusé Xavier Bertrand de « donner des leçons après avoir échoué partout ». Mais pour le fondateur du microparti Nous France, il s’agit d’un acte de résistance : rappeler qu’aucune élection n’est jouée d’avance et que « l’expérience compte ». S’il concède à Marine Le Pen d’avoir « travaillé ses dossiers », il s’en sert surtout pour accentuer le contraste avec Bardella, « simple répétiteur ».Xavier Bertrand, chantre d’un cordon sanitaire strict entre la droite et le RN, revendique son combat de longue date contre le parti lepéniste, qu’il a déjà battu aux régionales. Sa virulence s’explique aussi par une rancune politique : en décembre 2024, sa possible nomination au ministère de la Justice avait été torpillée par les menaces du RN de censurer le gouvernement Bayrou.Un an plus tard, il riposte avec une ironie mordante, raillant la supposée rivalité entre Bardella et son mentor : « Il soutient Madame Le Pen comme la corde soutient le pendu. » Manière d’enfoncer un coin dans le duo nationaliste et de se replacer dans le jeu à droite, à dix-huit mois d’une présidentielle qu’il juge « loin d’être écrite ».