Municipales 2026 : le candidat écologiste veut multiplier par six les «salles de shoot» à Paris

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« Ce sont des dispositifs, non seulement que l’on doit évidemment pérenniser, mais aussi que l’on doit déployer plus largement », a déclaré ce 11 novembre au micro de RMC David Belliard, adjoint à la mairie de Paris et candidat des Écologistes (EELV) aux municipales de 2026. Celui-ci a notamment pris pour exemple Berlin et Copenhague qui « ont réussi à éradiquer la consommation de drogue dans la rue ».Confronté au témoignage d’un riverain de l’actuelle salle de shoot parisienne, à proximité de l’hôpital Lariboisière (Xe arrondissement), qui relate que des individus viennent se droguer « juste à coté de la porte» de son magasin, l’adjoint d’Anne Hidalgo rétorque : « c’est pour ça que je souhaite que nous en ouvrions plus […] aujourd’hui on n’a qu’une salle de consommation à Paris, donc du coup tout le monde y va ». « C’est 350 passages par jour, c’est énorme », a insisté David Belliard, évoquant une « équipe parfaitement surchargée ».« Or, pour justement sortir de cette pression dans ce quartier, dans le Xe arrondissement […], je sais que ça peut paraitre contre-intuitif, mais il faut en ouvrir d’autres », a-t-il enchaîné avant d’évoquer son souhait d’ouvrir deux nouvelles salles, «notamment en urgence dans le quartier de Rosa Parks, mais aussi quatre mobiles ».« La salle ne peut fonctionner s'il n'y a pas de deal autour »Faisant savoir qu’il préférait l’emploi du terme de « salle de consommation plutôt que salle de shoot », l’élu écologiste a tenu à « rappeler » que les « usagers et usagères de drogues » sont « des personnes en situation d’addiction grave, qui sont malades» auxquels « on doit » apporter « des soins et un accompagnement ».Ouvertes en 2016 à Paris et Strasbourg, à titre expérimental, ces « Halte soins addictions » (HSA) qui devaient fermer leurs portes en fin d’année ont obtenu des députés un répit. Le 8 novembre, les députés se sont prononcés en faveur d’une prolongation de cet essai jusqu’au 31 décembre 2027.Mais, sur le terrain, le dispositif ne fait pas l’unanimité. Si, à l’occasion de ce vote au Palais Bourbon, la ministre de la Santé Stéphanie Rist (Renaissance) a affirmé que « d'un point de vue de santé publique, les évaluations montrent l'efficacité » de ces salles, annonçant qu'un rapport gouvernemental sur le sujet allait être transmis aux parlementaires, les riverains de la HSA parisienne ne voient pas tous ce dispositif d’un bon œil.« Ça crée un climat terrible », confiait en début d’année à l’AFP la représentante du collectif Riverains Lariboisière Gare du Nord, opposé au maintien de la salle de shoot. « Quand vous vivez avec ça depuis huit ans, vous arrivez à la conclusion que c'est une erreur d'avoir mis ça là », avait-elle ajouté, affirmant que « la salle ne peut fonctionner s'il n'y a pas de deal autour ».