Une start-up américaine financée par des milliardaires de la Silicon Valley travaille secrètement sur un projet de modification génétique embryonnaire qui pourrait aboutir à la naissance d’un « bébé génétiquement modifié », exempt de maladies héréditaires et doté d’une intelligence supérieure, rapporte The Wall Street Journal le 8 novembre.Pratique interditeSi la technologie de modification génétique est déjà utilisée pour les traitements postnataux, la modification génétique des embryons dans le but de créer des bébés demeure interdite tant aux États-Unis que dans de nombreux pays du monde.Selon le quotidien américain, la start-up Preventive, basée à San Francisco, « prépare discrètement ce qui constituerait une première en biologie ». Fondée en début d’année par Lucas Harrington, scientifique spécialisé dans la modification génétique, l’entreprise serait soutenue par Sam Altman, PDG d’OpenAI, et Brian Armstrong, cofondateur de Coinbase.Modifier les embryons pour « éradiquer les maladies héréditaires »La compagnie Preventive affirme vouloir « éradiquer les maladies héréditaires en modifiant génétiquement les embryons humains avant la naissance », une déclaration qui a suscité un vif débat sur l’éthique, la sécurité et les répercussions d’une telle pratique. Selon une correspondance citée par The Wall Street Journal, l’entreprise recherche des pays où la modification génétique des embryons est légale pour mener ses recherches.Après les révélations du journal américain, Preventive, qui avait gardé ses projets secrets pendant six mois, a annoncé avoir levé 30 millions de dollars pour explorer la modification génétique des embryons.Concevoir un bébé génétiquement modifié en secret ?Brian Armstrong, le milliardaire cofondateur et PDG de Coinbase, aurait confié à ses associés que la modification génétique pourrait permettre de concevoir des enfants moins exposés aux maladies et aurait même évoqué l’idée de présenter secrètement un bébé génétiquement modifié en bonne santé afin de favoriser l’acceptation de cette pratique par le public.Les détracteurs du projet estiment que de telles initiatives risquent de déboucher sur l’eugénisme. Fiodor Ournov, directeur de l’Innovative Genomics Institute à l’université de Berkeley, a déclaré que des personnes « disposant de sommes d'argent très mal utilisées » poursuivaient en réalité un objectif d’« amélioration des bébés ».