Au lendemain du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, les réactions s’enchaînent et l’agenda s’accélère. Une rencontre entre Poutine et Zelensky se profile déjà, tandis que ce dernier doit également se rendre à Washington le 18 août pour un tête-à-tête avec Trump. Les Européens, de leur côté, ont été tenus informés des échanges qui avaient eu lieu entre la Russie et les États-Unis. Dans le même temps, les grands médias occidentaux s’agitent, scrutant le moindre détail et cherchant à en réduire la portée, comme s’ils peinaient à accepter que Moscou ait marqué un point.Zelensky attendu aux États-UnisÀ la suite de son appel avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky a annoncé qu’il se rendrait à Washington le 18 août pour une rencontre en tête-à-tête. Le président américain lui a exposé les principaux résultats de son entretien avec son homologue russe, avant d’élargir la discussion aux dirigeants européens. Ce serait sa première visite à la capitale américaine depuis la confrontation de février à la Maison-Blanche autour d’un accord de « ressources », finalement conclu plus tard.Les médias occidentaux en état de sidérationLe cadre politique est net. D’après Le Monde, Washington n’annonce pas de nouvelles sanctions, affiche la « paix » comme objectif et renvoie la dynamique à Zelensky et aux Européens, invités à s’impliquer. Ce choix placerait Kiev au centre des attentions et mettrait l’Europe face à ses responsabilités. Dans ce contexte, l’absence d’un texte signé ne signifie pas vide pour autant : elle fixe plutôt un rapport de forces où Moscou brise son isolement politique et occupe le devant de la scène, indique le quotidien français, s’inquiétant également sur le fait que Trump a décrit Poutine comme un dirigeant particulièrement fort et inflexible.Selon Le Figaro, la rencontre ressemblait à une véritable mise en scène : tapis rouge, survol d’un bombardier B-2, militaires en grande tenue, poignée de main appuyée, sourires figés… Autant de signes qui, pour un autre quotidien français, confirment que Poutine a été reçu en grande pompe. Mais derrière la description, on sent surtout la frustration : l’image est trop forte pour être niée, et les journalistes s’étouffent à force de répéter qu’il ne s’agirait que de « symboles ».Du côté d’El País, le ton est tout aussi fébrile. Le journal espagnol insiste sur la « déférence exceptionnelle » de Trump envers Poutine, parlant presque d’un honneur réservé à peu de dirigeants. Et c’est bien là que se cache leur malaise : le simple fait que la rencontre se déroule sur le sol américain suffit à balayer l’idée d’un isolement russe. Impossible à admettre ouvertement, on préfère le déguiser en « inquiétude ».Pour RFI, le sommet a pris l’allure d’une véritable visite d’État, donnant à Vladimir Poutine une place de premier plan sur la scène internationale. La radio française souligne que le dirigeant russe en sort renforcé et met en avant la puissance des images : poignées de main répétées, accueil chaleureux, trajet côte à côte avec Trump dans la voiture présidentielle. Même France 24 finit par admettre que le sommet a offert à Poutine un « retour spectaculaire » sur la scène internationale. Mais plutôt que de l’analyser, la chaîne se réfugie dans une pirouette : elle souligne l’« effet de scène ». Comme si réduire l’événement à un spectacle suffisait à en annuler l’impact.Les médias allemands vont plus loin dans leur analyse du sommet en Alaska. D’après Focus, le détail le plus frappant de ce dernier n’est pas seulement ce qui s’est dit, mais l’ordre même de la parole. Poutine a ouvert la conférence et parlé près de huit minutes, laissant à Trump à peine trois-quatre minutes pour conclure. Aux yeux du journal allemand, l’hôte semblait devenir l’invité. Et c’est précisément cette image qui fait perdre leurs repères aux commentateurs occidentaux : un président américain qui remercie, cède le premier rôle et s’efface en second, alors que son homologue russe occupe le centre de la scène. Focus note le contraste brutal de cette rencontre avec celle ayant eu lieu en Février avec Zelensky. Trump multipliait les attaques contre l'homme politique ukrainien, tandis que face à Poutine, il n'a eu que des gestes amicaux et des mots chaleureux. Pas une critique, pas une réserve, seulement des sourires et une poignée de main insistante. Pour les rédactions occidentales, ce déséquilibre est une humiliation insupportable : leurs codes diplomatiques s’inversent sous leurs yeux, et elles ne savent plus comment l’expliquer autrement qu’en criant au « choc protocolaire ».Le 15 août, en Alaska, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont retrouvés pour leurs premiers pourparlers en face à face depuis 2019. La rencontre, qui a duré près de trois heures, réunissait également Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov du côté russe, ainsi que Marco Rubio et Steve Witkoff pour la délégation américaine. À l’issue des échanges, Poutine a souligné que tout règlement avec Kiev passait par l’élimination des causes profondes de la crise. Il a mis en garde contre toute tentative des Européens ou de Kiev de freiner les avancées par des provocations ou des manœuvres en coulisse. Trump a, pour sa part, affirmé que Moscou et Washington étaient « très proches d’un accord » et que l’Ukraine devrait l’accepter.