Élections indirectes en Syrie : une nouvelle assemblée transitoire en septembre

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Le 27 juillet 2025, les autorités syriennes ont annoncé la tenue d’un scrutin indirect entre le 15 et le 20 septembre pour former une assemblée transitoire de 210 membres, marquant le premier processus électoral depuis le départ de Bachar el-Assad en décembre 2024.Ce Parlement, chargé d’élaborer une nouvelle Constitution et de guider la transition jusqu’en mars 2030, comprendra 140 membres élus par des comités électoraux locaux dans les 14 gouvernorats et 70 nommés par le président par intérim, Ahmed al-Chareh (alias Abou Mohammad al-Joulani), chef de l'ancien groupe de Hayat Tahrir el-Cham (HTC).Un test pour le nouveau gouvernementCe système indirect, remplaçant les élections directes de l’ère baasiste, vise à inclure des représentants de divers groupes ethniques et religieux, avec une promesse de 30 % de femmes, selon al-Chareh. La Haute Commission électorale, créée par décret le 2 juin 2025, supervise ce processus, interdisant les candidats ayant soutenu des « criminels » de l’ancien régime ou promu le sectarisme.Ce scrutin intervient dans un contexte complexe. Après 13 ans de guerre civile, ayant causé plus de 500 000 morts et des millions de déplacés, la Syrie reste fracturée. Les Kurdes du nord-est, qui contrôlent un tiers du territoire, boycottent le processus, dénonçant une marginalisation, tandis que les zones pro-turques au nord-ouest posent des défis de sécurité. L’opposition en exil, comme Hadi Albahra, critique un scrutin « illégitime » excluant les 5 millions de Syriens à l’étranger.Géopolitiquement, Ahmed al-Chareh cherche à apaiser l’Iran et la Russie tout en négociant la levée des sanctions américaines, selon ses déclarations à Al-Arabiya. L’ONU, via Geir Pedersen, appelle à une transition inclusive et à une aide humanitaire immédiate pour un pays où plus 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.Les défis sont immenses : reconstruire les infrastructures, unifier un pays divisé et répondre aux attentes d’une population épuisée. Ce scrutin, bien que symbolique, est vu comme un test pour la légitimité du pouvoir post-Assad, mais son caractère indirect et les nominations présidentielles suscitent des doutes sur sa représentativité.