Le cinéma français traverse une crise sans précédent. Avec 74 millions d’entrées au premier trimestre 2025, soit une baisse de 12 % par rapport à 2024, les salles obscures peinent à séduire. Cette chute, déjà amorcée l’an dernier avec des flops retentissants comme Les Chèvres ! (182 000 entrées pour 19 millions d’euros) ou Pourquoi tu souris ?, de Chad Chenouga (à peine plus de 100 000 spectateurs pour 2,5 millions d’euros de budget). Ce dernier a pu payer les frais des polémiques de l’acteur principal Jean-Pascal Zadi qui a tenu des propos ouvertement antiblancs.Un cinéma « woke » et des échecs à répétitionParmi les raisons invoquées on retrouve la déconnexion du milieu du cinéma avec le public et une industrie du 7ème art accusée de s’égarer dans des contenus « woke » et de perdre le lien avec les aspirations populaires. En 2024, des succès comme Un p’tit truc en plus (10,8 millions d’entrées) ou Le Comte de Monte-Cristo (9,3 millions) avaient masqué une réalité plus sombre : une série de désastres commerciaux. Toutes pour une, adaptation féministe des Trois Mousquetaires, n’a attiré que 9 407 spectateurs en cinq jours, victime de critiques acerbes et du rejet d’un public lassé par ce qu’il perçoit comme un agenda idéologique. En 2025, le scénario se répète.En Fanfare, attendu comme un relais, s’arrête à 2,6 millions d’entrées, loin des espoirs placés en lui. Les superproductions comme Les Tuche à Buckingham (3 millions) ou Les Bodin’s dans le désert marocain (moins d’un million) déçoivent, malgré des budgets conséquents. Les observateurs pointent une déconnexion du milieu cinématographique.Le film Le Grand déplacement avec Jean-Pascal Zadi, détracteur de la notion de racisme antiblanc, est aussi un échec cuisant. Détruit par la critique et par les spectateurs, le film a attiré environ 80 000 personnes pour sa première semaine soit en moyenne 10 personnes par séance suscitant les moqueries sur les réseaux sociaux. Le film de Jean-Pascal Zadi intègre directement le Top 3 des + gros flops 2025 du cinéma français !Seulement 81 619 entrées en 1ère semaine pour #LeGrandDeplacement malgré la Fête du cinéma soit une moyenne catastrophique de… 10 spectateurs par séanceBudget : 17M€ ! pic.twitter.com/37EW55bU9z— Destination Ciné (@destinationcine) July 2, 2025Les seniors, jadis fidèles, boudent les cinémas, rebutés par des récits moralisateurs ou des tarifs en hausse. Les jeunes, eux, plébiscitent des films étrangers comme Lilo & Stitch (1,3 million d’entrées) ou des projections alternatives, via des plateformes comme Letterboxd, où l’authenticité prime sur les promotions formatées.Le « woke », incarné par un film comme Toutes pour une, est accusé d’aliéner le public alors que le milieu du cinéma multiplie les interventions politiques au risque de se couper d’une large partie de la population qui s’en désintéresse.En 2024, Emmanuelle (68 000 entrées pour 18 millions d’euros) ou La Bête (88 000 entrées) ont illustré ce rejet. Malgré quelques lueurs (La Venue de l’avenir de Klapisch, 850 000 entrées), le cinéma français doit se réinventer. Les espoirs reposent sur des projets comme Chien 51 ou Kaamelott, mais sans un retour aux récits ancrés dans le réel, la crise risque de s’aggraver.