Sudan: Nord Darfour : à la famine vient s’ajouter une épidémie de choléra

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Country: Sudan Source: Solidarités International Dans le Nord Darfour, le choléra sévit parmi les personnes déplacées par le conflit à Tawila. Près de 3 000 cas ont été déclarés en l’espace d’un mois. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL avertit sur une situation de plus en plus désespérée à mesure que la saison des pluies intensifie les risques pour la santé publique et perturbe l’accès humanitaire.Alors que les habitants n’ayant pas fui El Fasher sont en état de famine en raison d’un siège complet de la ville, ceux qui ont réussi à échapper à cet enfer, arrivés dans les camps de Tawila, sont touchés par le choléra. En l’espace d’un mois, près de 3 000 personnes ont contracté la maladie et 31 en sont morts. Les ONG peinent à couvrir 40 % des besoins vitaux des 500 000 personnes qui vivent dans des conditions d’hygiène déplorable et sans accès suffisant à l’eau potable, à de la nourriture, à des latrines et à des abris.« Les besoins dépassent largement nos capacités actuelles. Le transport d’eau par camions-citernes n’est pas une solution durable. Nous avons besoin de forages fonctionnels et de systèmes pérennes » explique Renaud Douci, le coordinateur terrain à Tawila au Soudan pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.Nous estimons aux côtés de nos partenaires qu’il faudrait au moins 65 nouveaux forages équipés de systèmes solaires pour couvrir les besoins et mettre fin au transport d’eau, une solution coûteuse et difficile à maintenir. Or aucun acteur humanitaire n’est actuellement en mesure d’engager ces travaux faute de financements.La situation en matière d’assainissement est tout aussi préoccupante : seuls 41 % des habitants ont accès à des latrines. Plus de 223 000 personnes pratiquent la défécation en plein air, ce qui accroît considérablement le risque de propagation du choléra et d’autres maladies hydriques. Il faudrait construire plus de 15 500 latrines d’urgence pour atteindre les standards humanitaires minimaux.Du côté de l’hygiène, seulement 39 % de la population ont pu être sensibilisés aux pratiques d’hygiène qui, dans le cadre du choléra, sauvent des vies, et 45 % des ménages ont reçu des kits d’hygiène, incluant savon, serviettes hygiéniques et pastilles de purification de l’eau.Parallèlement, des cas de choléra sont déjà signalés au Tchad, pays voisin. Afin de répondre à l’augmentation des cas dans la région, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a déployé trois équipes d’intervention contre la transmission de la maladie et mobilisé 60 promoteurs des bonnes pratiques d’hygiène. Toutefois ce déploiement d’urgence n’est pas suffisant. En outre, la saison des pluies complique l’acheminement de l’aide, tandis que les besoins humains et matériels ne cessent d’augmenter.Face à une famine qui s’installe dans la durée, cette crise de l’eau et des infrastructures d’assainissement pourrait entraîner une situation sanitaire dramatique si elle n’est pas rapidement prise en charge.« C’est une véritable course contre la montre pour éviter des épidémies massives, de nouveaux déplacements et des pertes humaines », alerte Justine Muzik Piquemal, la directrice régionale en charge du Soudan pour l’ONG.SOLIDARITÉS INTERNATIONAL appelle à la responsabilité des donateurs internationaux pour financer les infrastructures hydrauliques, soutenir la construction de latrines et assurer la distribution continue de kits d’hygiène avant que les routes ne deviennent totalement impraticables.