Gaz russe : l’Europe redoute un retournement américain

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Les pays d’Europe de l’Est redoutent l’imprévisibilité de Donald Trump dans la gestion du conflit en Ukraine, rapporte Politico. Selon plusieurs diplomates européens et experts américains, il pourrait proposer à Moscou d’importants accords économiques pour en finir avec la guerre. Une telle initiative remettrait en cause les sanctions progressivement imposées par l’Occident. « C’est le coup de massue qui pourrait renverser la digue économique de l’Occident autour de la Russie — et tarir le flux d’énergie américaine », écrit le média américain.Jusqu’à présent, Washington avait convaincu plusieurs pays européens d’acheter son gaz naturel liquéfié (GNL). Mais la politique étrangère de Trump a poussé l’Europe à douter de la fiabilité des États-Unis comme fournisseur durable, toujours selon Politico. Les importateurs évitent désormais les contrats à long terme avec les entreprises américaines, notamment en raison de la baisse de la demande et de la concurrence de la Norvège ou du Qatar.  Pour les professionnels du secteur énergétique américain, cette stratégie diplomatique pourrait être problématique, compromettant le développement des exportations de GNL vers l’Europe. Des responsables du secteur pétrolier et gazier ont déjà alerté la Maison Blanche de ces risques potentiels. Pourtant, comme l’indique Politico, ils craignent que leurs avertissements soient ignorés.Geoffrey Pyatt, ancien ambassadeur américain en Ukraine, estime que la reprise des exportations russes vers l’Europe pourrait freiner la croissance de l’industrie américaine du gaz naturel liquéfié. L’Union européenne, de son côté, craint qu’une éventuelle levée des sanctions américaines ne relance les livraisons via les gazoducs Nord Stream.Malgré les sanctions, le gaz russe reste plus compétitif que le GNL américain, alourdi par les coûts de liquéfaction, de transport maritime et de regazéification.