L'entretien téléphonique entre Poutine et Macron a été «peu utile», juge Lavrov

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Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a pris la parole ce 28 juillet lors d’un forum à Solnetchnogorsk, dans la région de Moscou, pour dresser un tableau des intentions occidentales à l’égard de la Russie.Sergueï Lavrov a notamment affirmé que le conflit en Ukraine n’était qu’un outil utilisé par l’Occident pour infliger une « défaite stratégique » à la Russie. Il a dénoncé les appels à un cessez-le-feu immédiat comme une tentative de « gagner du temps pour Kiev et continuer à l'armer ». Selon lui, « l’Occident veut nous affaiblir et chaque jour le prouve davantage ».Le ministre a déclaré que la Russie se trouve « pour la première fois de son histoire, seule face à l’ensemble du bloc occidental », contrairement aux précédentes guerres. Face à cette situation, il a insisté sur la nécessité de ne montrer « ni faiblesse, ni relâchement ».Lavrov a également critiqué le comportement des dirigeants européens, en affirmant qu’en Europe « la vaccination contre le nazisme ne fonctionne plus ». Il a déploré que ces élites soutiennent l’Ukraine aveuglément, « en fermant les yeux sur les violations des droits des russophones et l’interdiction du russe dans les médias, l'éducation et la culture ». Il a qualifié cette attitude d’hostilité assumée contre la Russie.Un dialogue bloqué par l’idéologieConcernant les relations internationales, Sergueï Lavrov a rappelé que la Russie restait ouverte au dialogue, y compris avec l’Europe. Mais il a estimé que les discussions avec les dirigeants occidentaux étaient aujourd’hui sans effet. Il a cité l’exemple du récent échange téléphonique entre les présidents Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, qualifiant cette conversation de « peu utile » à cause des déclarations publiques du président français, selon lesquelles « la Russie doit être forcée de cesser le feu sans conditions ».Sur la scène économique, il a mis en garde contre les conséquences de l’accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne, qu’il a qualifié de facteur de « déclin industriel pour l’Europe ». Il a dénoncé le fait que l’UE s’engage à acheter pour des centaines de milliards de dollars d’énergie américaine, au détriment de ses propres industries et populations.Le chef de la diplomatie russe a également salué l’approche de l’actuel président américain Donald Trump, le décrivant comme un « pragmatique ouvert au dialogue », contrairement à l’administration Biden et aux dirigeants européens qu’il a accusés de chercher l’escalade. Il a soutenu que le dialogue avec Washington est toujours possible, car « il reste des gens raisonnables en Occident ».Le monde change, la Russie tient sa ligneSur le plan géopolitique, Lavrov a évoqué les ambitions de l’OTAN en Asie, dénonçant l’implantation de structures militaires dans la région indo-pacifique, les projets d’élargissement vers le Japon et la militarisation accrue du détroit de Taïwan et de la péninsule coréenne. Il a jugé cela dangereux, notamment en lien avec les activités nucléaires américaines dans la zone.Enfin, Sergueï Lavrov a rappelé que la Russie n’était pas isolée. Il a souligné que « la majorité du monde refuse la domination de l’Occident », citant notamment les pays des BRICS, la Chine, l’Inde, l’Iran, la Corée du Nord et la Biélorussie comme des partenaires proches. Selon lui, le monde multipolaire est en marche, et aucune tentative occidentale ne pourra en arrêter le développement.« Nous avons des partenaires sur tous les continents. Le monde n’est plus unipolaire. C’est une époque nouvelle, avec des relations justes entre civilisations égales », a-t-il conclu.