Un général allemand exhorte l'Ukraine à frapper les aérodromes russes

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Lors d’un entretien sur la chaîne officielle de la Bundeswehr (armée allemande), le 19 juillet, un haut général allemand a suggéré que l'Ukraine devrait envisager de frapper les aérodromes et les usines d'armement russes au cœur du pays, et ce, afin d'alléger la pression sur le front.Dans le podcast de la Bundeswehr, le major-général Christian Freuding, qui supervise l'assistance militaire allemande à l'Ukraine, a prodigué des conseils à l’attention de Kiev sur l'affaiblissement de la puissance offensive russe.Cibler le potentiel offensif russe« On peut également affecter indirectement le potentiel offensif des forces de frappe russes avant leur déploiement », a déclaré le militaire allemand. « Utiliser des moyens de combat aérien à longue portée pour frapper les avions et les aérodromes avant leur utilisation. Il faut également cibler les installations de production d'armes », a-t-il ajouté.Christian Freuding a par ailleurs déploré que la Russie réussisse à augmenter sa production de drones, de missiles de croisière et de systèmes balistiques, malgré les sanctions occidentales. « Nous devons nous demander si nos mesures économiques ont été suffisantes et à quel niveau nous pouvons exercer une pression supplémentaire, notamment pour limiter les capacités de production russes », a-t-il indiqué.Une défense coûteuseLe général a aussi souligné les limites des missiles américains de défense aérienne Patriot face aux vagues de drones russes. « Un drone coûte environ 30 000 à 50 000 euros (34 000 à 58 000 dollars) selon le modèle. C’est du gaspillage que de l’abattre avec un missile Patriot coûtant plus de 5 millions d'euros. Nous avons besoin de contre-mesures coûtant entre 2 000 et 4 000 euros, d'autant plus que la Russie souhaite accroître sa capacité de production », a-t-il expliqué.L’Allemagne « redevient dangereuse »En 2024, l'administration de l'ancien président américain Joe Biden a autorisé l'Ukraine à utiliser des armes à longue portée américaines pour frapper le territoire russe, mais avec d'importantes restrictions sur la portée et le choix des cibles. Les médias de l'époque indiquaient que Kiev n'était pas autorisé à frapper les principaux aérodromes russes.Par ailleurs, Christian Freuding a confirmé plus tôt ce mois-ci que l'Ukraine recevrait le premier lot de missiles à longue portée financé par Berlin avant fin juillet. L'Allemagne, cependant, s'est montrée réticente à envoyer des missiles à longue portée Taurus en raison des risques d'escalade.Plus tôt en ce mois de juillet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l'Allemagne « redevenait dangereuse », après les propos du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, qui a déclaré que les troupes de la Bundeswehr devaient être prêtes à « tuer » des soldats russes si nécessaire. Moscou a également accusé les dirigeants allemands de favoriser la « confrontation » et de mener une « mobilisation agressive de l'Europe contre la Russie ».