Fâché, Macron annule son rendez-vous avec Retailleau et délègue à Bayrou

Wait 5 sec.

La tension monte au sein de l’exécutif français. Ce jeudi 24 juillet, Emmanuel Macron a annulé à la dernière minute un rendez-vous prévu avec Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et patron des Républicains (LR), selon des informations confirmées par l’Élysée à BFMTV. Le chef de l’État a chargé le Premier ministre, François Bayrou, de recevoir Retailleau pour discuter de ses dossiers ministériels, notamment des relations avec l’Algérie. Le « socle commun » au bord de l’implosionCe report intervient dans un contexte de frictions croissantes, exacerbées par un entretien accordé par Retailleau à Valeurs Actuelles. Le ministre n'a pas hésité à déclarer que « le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron ». Il a critiqué un courant qui n'est « ni mouvement politique ni idéologie » et pratique le « en même temps », une approche perçue comme source d’« impuissance ». 🔴 🗣️ @BrunoRetailleau : “Le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron”🗞️ Dans le dernier numéro de @Valeurs, Bruno Retailleau hausse le ton. pic.twitter.com/5QJKnaeAsb— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) July 22, 2025Ces propos ont provoqué une vive réaction dans le camp présidentiel. Lors du Conseil des ministres du 23 juillet, l’ambiance était glaciale. Macron a interpellé Bruno Retailleau sur les récentes violences urbaines à Nîmes, Béziers et Limoges, lui rappelant que les budgets de la police ont été augmentés sous son mandat, contrairement à l’ère Sarkozy. À propos de la loi Duplomb, le président a déploré « des choses un peu simplistes », une pique perçue comme visant encore son ministre de l’Intérieur. L’ancienne socialiste Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, a accusé ce dernier sur X de « diviser le socle commun » et d’« affaiblir les remparts contre les extrêmes ». .@BrunoRetailleau, le macronisme est une idéologie ET un parti politique. Tenter de diviser le socle commun, c’est affaiblir les remparts contre les extrêmes !Agir ensemble exige du respect mutuel. @Renaissance@Jeunesenmarche— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) July 22, 2025Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a défendu le macronisme comme un « choix de l’action face au populisme ».Bruno Retailleau, lui, assume sa position. « Je suis gaulliste, pas macroniste », a-t-il réaffirmé à BFMTV, revendiquant une « droite utile, mais pas docile ». Ses sorties, notamment sur l’Algérie, où il prône une ligne dure avec des mesures restrictives contre des dignitaires algériens, creusent un fossé avec l’Élysée, qui privilégie la prudence diplomatique. Ce désaccord, amplifié par les ambitions de Retailleau pour 2027, fait dire à certains que la question n’est plus si les Républicains quitteront le gouvernement, mais quand.En confiant l’entretien à François Bayrou, Macron tente de discipliner son ministre tout en évitant une confrontation directe, dans un climat politique déjà tendu par les débats sur le budget 2026 et la loi Duplomb. Emmanuel Macron, en situation d’échec au niveau international, se passerait bien de ces anicroches gouvernementales.