Guerre fratricide en vue chez Les Républicains ? La ministre française de la Culture, Rachida Dati, qui vise depuis des années la rue de Rivoli, voit d’un mauvais œil l’arrivée de Michel Barnier dans le paysage politique parisien.« Michel Barnier, j'ai du respect pour lui, […] aujourd'hui, il est instrumentalisé par certains qui veulent la division et l’échec à Paris », a-t-elle lâché à des soutiens réunis le 21 juillet dans une brasserie du 7e arrondissement de la capitale, dont elle est maire. « Il ne peut pas y avoir deux candidatures à Paris. En responsabilité, j’appelle à la raison, car nous avons une chance historique de gagner Paris en 2026 », a-t-elle ajouté. 💬"Michel Barnier est instrumentalisé par certains qui veulent la division"Rachida Dati réagit à la candidature de Michel Barnier à la législative partielle de la 2e circonscription de Paris #BFM2pic.twitter.com/ZBOMTj2Pj4— BFMTV (@BFMTV) July 21, 2025En cause : l’invalidation, le 11 juillet, par le Conseil constitutionnel, de l’élection de Jean Laussucq, député de la 2e circonscription de Paris, pour irrégularités dans ses comptes de campagne. La démission forcée de cet homme passé des LR à la macronie – et qui fut notamment directeur de cabinet de Rachida Dati à la mairie du 7e arrondissement – a laissé la porte ouverte à Michel Barnier.Une candidature qui a reçu le soutien de Bruno Retailleau, nouveau patron du parti, mais qui doit encore recevoir l’aval de la commission nationale d'investiture des Républicains, qui doit se prononcer le 28 juillet sur son candidat. Une commission auprès de laquelle Rachida Dati a demandé à être entendue.Tensions chez LR : Barnier assure n’avoir « aucune ambition » pour la mairie de Paris« Je n'ai aucune ambition municipale », avait, de son côté, assuré l’ancien Premier ministre dans un courrier adressé aux militants parisiens et publié sur X. « Mon engagement est exclusif et loyal : représenter notre circonscription à l'Assemblée nationale, avec sérieux, dignité et constance », a-t-il insisté.Interrogée par des militants sur une potentielle candidature à la députation dans cette circonscription, afin de barrer la route à Michel Barnier, Rachida Dati répond : « Est-ce que je laisse la circonscription à des gens qui veulent l’instrumentaliser pour perdre Paris ? Est-ce que vous ne méritez pas mieux ? »Selon des extraits d’une réunion avec des élus parisiens de LR, révélés début juin par le magazine Complément d’enquête, Rachida Dati leur a déclaré avoir obtenu, en échange de son entrée au gouvernement, « l’assurance » d’être le « candidat unique » pour la mairie de Paris, « soutenu » par le camp présidentiel.Si elle venait à se positionner elle-même dans cette 2e circonscription, les deux candidats LR feraient alors face à un ancien LR : l’eurodéputé du Rassemblement national et ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, qui a assuré être le « candidat anti-Macron » dans cette circonscription de la capitale, considérée comme imperdable pour la droite.