Une cour d'appel fédérale des États-Unis a rejeté une plainte collective déposée par huit citoyens maliens contre plusieurs géants de l'industrie du chocolat, dont Hershey, Nestlé, Mars, Mondelez et d'autres, rapporte Reuters. Ces entreprises étaient accusées d’avoir tiré profit du travail forcé d’enfants sur les plantations de cacao en Côte d’Ivoire.Les plaignants affirmaient avoir été victimes de promesses mensongères de la part d’inconnus leur proposant un emploi rémunéré. Une fois arrivés sur place, ils ont été contraints de vivre dans des conditions misérables et menacés de famine s’ils refusaient de travailler. Ils ont intenté une action en justice sur la base d’une loi fédérale américaine destinée à protéger les enfants et les victimes de la traite humaine et du travail forcé.Cependant, la cour d’appel du district de Columbia, composée de trois juges, a estimé à l’unanimité qu’il n’existait aucun lien direct entre leur situation et les sociétés mises en cause. Selon le juge Justin Walker, les plaignants n'ont pas pu démontrer que les plantations sur lesquelles ils ont travaillé étaient directement liées aux entreprises visées, bien que celles-ci achètent environ 70 % du cacao ivoirien.Le juge a reconnu qu’il était possible que certains importateurs se soient approvisionnés auprès des fermes concernées, mais il a jugé que cela ne suffisait pas à rendre l’accusation crédible sur le plan juridique.En mars 2024, la même cour avait rejeté une plainte semblable visant des géants de la technologie (Apple et Tesla) pour l’exploitation du travail des enfants dans les mines de cobalt en République démocratique du Congo.L’avocat des plaignants, Terry Collingsworth, a exprimé la profonde déception de ses clients. Il a dénoncé le fait que les multinationales du chocolat bénéficiaient de l’opacité de leurs chaînes d’approvisionnement, rendant impossible toute preuve formelle de leur responsabilité directe dans les cas d’esclavage des enfants.