Le tribunal correctionnel de La Rochelle a suivi les réquisitions du parquet à l’encontre d’une octogénaire qui avait violemment percuté avec son véhicule un groupe d’enfants à vélo, blessant mortellement la jeune Margot, âgée de 10 ans. Ce 22 juillet, cette femme de 83 ans, qui a « un peu » reconnu sa responsabilité, a été condamnée à quatre ans de prison avec sursis pour « homicide et blessures involontaires ». Elle s’est également vu suspendre son permis de conduire pour une durée de cinq ans.Une peine qui prend en considération le délit de fuite. « Il est évident que cette conductrice n’est revenue sur place que parce que les témoins se sont mis en travers de sa route pour l’arrêter et l’ont contrainte à faire demi-tour », a précisé Maître Vincent Julé-Parade, avocat de la famille de Margot.Les faits remontent au 5 juin 2024, lorsque cette conductrice, roulant à contresens sur un axe limité à 30 km/h, avait frontalement percuté un groupe d’enfants en sortie scolaire – casqués et dotés de gilets réfléchissants – qui circulaient à vélo. Sept d’entre eux, âgés de 7 à 11 ans, avaient été blessés, dont Margot qui avait succombé à ses blessures deux jours plus tard.« Aucune remise en cause »Après l’accident, elle avait poursuivi sa route sans freiner, avant d’être interceptée par un témoin. Lors de son audition par les enquêteurs, depuis l'hôpital psychiatrique où elle a été placée au lendemain de l’accident, la conductrice avait déclaré « avoir fait un malaise et ne pas avoir vu les cyclistes », selon les propos rapportés du procureur. Une ligne de défense maintenue durant le procès.Lors de celui-ci, au début du mois, Maître Vincent Julé-Parade avait enjoint la prévenue à « fendre l'armure » et regrettait que celle-ci n’ait fait preuve « d’aucune remise en cause » depuis et avant l’accident, « alors que son état de santé se dégradait » et n'ait pas « déposé son permis » de conduire. « Plus de cinq heures de procès et aucune excuse formulée, sans aucune émotion dans une salle d’audience en surchauffe », avait alors relaté Ouest-France. La défense, mettant en avant un malaise cardiaque, avait demandé la relaxe.« Malheureusement, ce n’est pas une peine qui changera quoi que ce soit. Il me manque ma fille », a déclaré la mère de la jeune Margot après le prononcé du jugement, citée par Ouest-France, qui évoque un « soulagement ».