« Bloquons tout ! » – c'est sous ce slogan national que des manifestations contre la politique budgétaire du gouvernement dirigé par le Premier ministre François Bayrou, qui a déjà démissionné, auront lieu le 10 septembre dans toute la France. Le mouvement, lancé cet été sur les réseaux sociaux, a été repris par certains syndicats et partis politiques, et a déjà attiré de nombreux participants.Bien qu'il soit encore difficile d'évaluer l'ampleur de cette action, une chose est sûre : elle pourrait paralyser la France. La grève s’annonce particulièrement éprouvante pour les transports dans la région parisienne : la SNCF prévoit un trafic « très fortement perturbé » sur le RER D, « fortement perturbé » sur le RER C ainsi que sur les lignes H, K, N et U, « perturbé » sur les lignes E, J et L, et « légèrement perturbé » sur la ligne P. Seuls le RER A et la ligne 13 devraient circuler normalement, selon Plus de train.Le grand syndicat des cheminots CGT Cheminots a appelé tous les salariés à participer massivement à la grève, dénonçant le manque de prise en compte de la pénibilité du métier de cheminot et les « économies drastiques » budgétaires dans le secteur des transports. SUD-Rail s'est joint au mouvement, appelant directement à un « blocage ferroviaire ».Commerce, industrie et éducation participeront aux manifestationsOutre les transports ferroviaires, les restrictions pourraient toucher les aéroports : le syndicat Sud Aérien a appelé à la grève et au blocage des infrastructures le 10 septembre. Cette décision a été prise en signe de protestation contre le budget de François Bayrou, qui a entraîné une détérioration des conditions de travail dans le secteur aérien. Le syndicat CGT Air France a fait savoir qu'il soutiendrait le mouvement et y participerait. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoit des perturbations et des retards « sur l'ensemble des aéroports français » le 10 septembre.Les syndicats de l'éducation — SUD Éducation, SNES-FSU et certaines fédérations de la FSU-SNUipp — ont également appelé à participer aux manifestations. Outre les enseignants, les syndicats lycéens ont annoncé leur intention de se joindre au mouvement. Le syndicat des lycéens a déjà annoncé son intention de « bloquer des établissements pour construire la mobilisation dans la durée, contre une politique austéritaire et destructrice pour l'éducation ».Idem pour les représentants du secteur commercial : un rassemblement est prévu dans la matinée devant le ministère du Travail, auquel participeront de grands détaillants et restaurants, parmi lesquels But, Primark, Carrefour, Kiabi, Flunch, Elior, Sysco et d'autres.Les syndicats du secteur industriel, de leur côté, ont appelé à descendre dans la rue. En particulier, la section chimique de la Confédération générale du travail (CGT) a indiqué que l'objectif des manifestations serait de défendre « l'augmentation des salaires », de contester « l'interdiction des sept jours de carence » demandée par le gouvernement, « l'interdiction des exonérations de cotisations sociales », la suppression des franchises médicales et forfaitaires, ainsi que deux jours fériés.80 000 forces de l'ordre mobiliséesDans un contexte de manifestations de grande ampleur, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a annoncé la mobilisation de 80 000 policiers et gendarmes, appuyés par des hélicoptères, des drones et des véhicules blindés. Selon lui, les forces de l'ordre seront déployées à proximité d'infrastructures stratégiques telles que les raffineries, les gares et les rocades. « La liberté de manifester est garantie par la Constitution, mais ceux qui veulent troubler l'ordre public devront faire face aux forces de sécurité », a déclaré Retailleau.