Présenté le 11 septembre à l’Assemblée nationale française, un rapport propose de limiter l’accès des mineurs aux réseaux sociaux. Selon la rapporteure Laure Miller (EPR), il s’agit d’envoyer « un signal clair » aux familles en rappelant que l’usage de ces plateformes n’est « pas anodin » avant 15 ans.La commission recommande de rendre les réseaux inaccessibles aux adolescents de 15 à 18 ans entre 22 heures et 8 heures du matin, afin de réduire l’exposition nocturne. Elle suggère une campagne nationale de sensibilisation et la création d’un « délit de négligence numérique » pour sanctionner certains comportements parentaux jugés irresponsables.Les députés soulignent que, malgré les engagements affichés par TikTok, la modération reste insuffisante et les contenus sensibles sont facilement accessibles. La commission met aussi en avant des effets négatifs sur l’attention, le sommeil et l’estime de soi des mineurs.TikTok, propriété de ByteDance, affirme pour sa part que la protection des jeunes est sa « priorité absolue » et assure avoir supprimé l’an dernier 98 % des contenus illicites en France avant qu’ils ne soient signalés.L’Élysée s’est déjà dit favorable à une telle interdiction, mais la mise en œuvre concrète dépendra de la capacité à mettre en place des outils fiables de vérification de l’âge et à éviter toute atteinte disproportionnée aux libertés numériques.TikTok a « catégoriquement » rejeté une telle décision en la jugeant « une présentation trompeuse ». Selon la plateforme, les députés cherchent « à faire de l’entreprise un bouc émissaire face à des enjeux qui concernent l’ensemble du secteur et de la société ».