Avantages des anciens Premiers ministres : Villepin se déclare favorable à la suppression «de toute forme de privilège»

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« Je crois qu’effectivement, il faut revoir tout ça, mettre cela à plat et faire œuvre de justice. Supprimer les privilèges me paraît une très bonne chose », a déclaré le 14 septembre Dominique de Villepin, interrogé sur un plateau de la chaîne M6. Martelant être « pour la suppression de toute forme de privilège », cet ancien locataire de Matignon (2005–2007) a assuré trouver « tout à fait normal que les Premiers ministres donnent l’exemple ».« On peut dire la même chose pour les présidents de la République », a-t-il ajouté. Regrettant que l’on offre « toujours les mêmes têtes » à « la vindicte », il a souligné « qu’il y a beaucoup, beaucoup d’autres personnes qui bénéficient de ces avantages », évoquant « des ministres » ou encore « des personnalités médiatiques ».La veille de cette interview, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui succède à François Bayrou, renversé le 8 septembre à la suite d’un vote de confiance sur les finances publiques, avait annoncé dans un entretien à la presse régionale vouloir « mettre fin aux derniers privilèges qui sont encore accordés à vie à certains anciens membres du gouvernement ».Des déclarations de l’exécutif français qui surviennent alors que se profile l’élaboration d’un budget en un temps record, dans un pays dont la dette publique culmine à plus de 3 400 milliards d’euros et dont les gouvernements successifs n’ont pas été capables de présenter un seul budget à l’équilibre depuis un demi-siècle.Les avantages des Premiers ministres : un coût difficile à évaluerLa question de certains privilèges dont bénéficient les anciens Premiers ministres refait régulièrement surface dans le débat public en France. Si les grands médias aiment rappeler que Jean Castex (juillet 2020 – mai 2022) a renoncé aux siens et se déplace « le plus souvent » en transports en commun, d’autres passent davantage sous les radars. C’est notamment le cas de la socialiste Édith Cresson (mai 1991 – avril 1992).Bien qu’elle n’ait exercé la fonction que dix mois, durant le deuxième septennat de François Mitterrand (1981–1995), elle profite depuis 33 ans d’une voiture avec chauffeur. En effet, si en septembre 2019, à la suite d’une promesse de son Premier ministre Édouard Philippe lors d’un débat face à des Gilets jaunes, Emmanuel Macron avait signé un décret limitant à dix ans la mise à disposition d’un secrétaire particulier pour les anciens Premiers ministres, rien n’a été fait concernant la voiture et le chauffeur.Selon une réponse apportée en mai à un député par le Premier ministre, Édith Cresson figure parmi les ex-chefs de gouvernement les plus coûteux pour les finances publiques, avec 157 223 euros de dépenses engagées en 2024, « dont 152 643 euros de dépenses de personnel et 4 580 euros pour les dépenses du véhicule ».Elle figure au coude-à-coude avec François Fillon (149 089 euros) et Lionel Jospin (157 657 euros), mais reste loin derrière Bernard Cazeneuve (198 290 euros) et — sur la première marche du podium — Dominique de Villepin, avec 207 072 euros de dépenses en 2024 signalées par Matignon. Des chiffres qui ne prennent pas en compte le coût de la protection rapprochée, dont peuvent bénéficier d’anciens Premiers ministres, ventilé dans les comptes du ministère de l’Intérieur.