Ce 9 septembre au matin, c’est avec horreur et stupeur que des têtes de cochon, animal considéré comme impur par l’islam, ont été retrouvées à proximité de mosquées du 20ᵉ, 18ᵉ et 15ᵉ arrondissements, ainsi qu’à Montreuil, Montrouge, Malakoff et Gentilly. La découverte la plus marquante reste sans nul doute celle de la tête dans une valise portant l’inscription « Macron » en bleu.Une enquête a immédiatement été ouverte par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, qui a déclaré que tout serait mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ces « actes abjects ».Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a appelé dans un communiqué « à une prise de conscience et à une solidarité nationale », dénonçant « une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane ».Une condamnation unanimeLes réactions de la classe politique ne se sont pas fait attendre. Anne Hidalgo, maire de Paris, a condamné des « actes racistes » et exprimé sa « solidarité avec la communauté musulmane ».Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, s’est dit « indigné » par « cette sorte de profanation ». Devant la presse, il a déclaré : « J’entends que nos compatriotes musulmans puissent exercer leur foi dans la sérénité. »« L’islamophobie est un cancer de la société. Soutien à nos compatriotes musulmans encore une fois visés », a commenté, de son côté, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.Un climat tendu dans un contexte social déjà explosifSi les enquêteurs n’écartent aucune piste, les autorités redoutent des répercussions dans les quartiers concernés. Les responsables religieux appellent leurs fidèles à ne pas céder à la provocation. « Ces gestes cherchent à diviser et à semer la haine. Nous devons y opposer l’unité et la dignité », a déclaré un responsable associatif à Montreuil.Dans un contexte général déjà tendu dans l’Hexagone, marqué par une fracture sociale entre différentes populations de plus en plus exacerbée, des actes de ce genre pourraient tout simplement mettre à nouveau le feu au pays.