Le récent rapport du HCECM, publié sans grand écho médiatique en France, met en lumière un problème criant : l’état préoccupant des infrastructures militaires du pays. Casernes vétustes, conditions parfois indignes et retards d’entretien pèsent sur le moral et la capacité opérationnelle des forces armées, tandis que la « dette grise » s’alourdit. Une situation paradoxale alors que la France est le deuxième exportateur d’armes dans le monde et que Paris entend développer de nouveaux marchés en matière d’armement.Une situation critique pour les militairesLe HCECM dresse un constat sans appel : les infrastructures militaires, souvent vieillissantes, ne répondent plus aux exigences de réactivité et de disponibilité. Des visites sur le terrain révèlent des casernes et des bases dans un état de dégradation avancée, certaines insalubres, une situation qui influe directement sur le quotidien des militaires. « Le service rendu en matière de soutien commun et d’infrastructures n’est pas à la hauteur », souligne le rapport. Cette situation, aggravée par des années de sous-investissement, menace la capacité des forces à accomplir leurs missions.L’information, si elle paraît importante dans un contexte de réarmement du pays, n’a été traitée que par la presse spécialisée et le journal local La Charente Libre. Selon un rapport, la dégradation des infrastructures militaires risque d’éroder gravement la crédibilité du commandement https://t.co/V3ty51PquT— Laurent Lagneau (@zonemilitaire) October 5, 2025Le rapport pointe également des risques opérationnels graves : érosion de la crédibilité du commandement, épuisement des chefs et départs précoces de militaires compétents, découragés par des conditions de travail sommaires. La « dette grise », estimée à 4,4 milliards d’euros, reflète l’ampleur des investissements nécessaires pour remettre le parc immobilier à niveau.Malgré les 25 milliards d’euros prévus par la LPM 2024-2030, les progrès restent insuffisants, freinés par des priorités accordées aux grands programmes et des rigidités budgétaires. Les écoles militaires, comme Saint-Cyr ou l’École navale, souffrent aussi de réseaux vétustes et d’hébergements inadaptés. Le HCECM recommande une priorisation de la salubrité, des solutions décentralisées et plus d’autonomie pour les chefs locaux, afin d’accélérer les travaux et de garantir un soutien matériel décent, essentiel à la mission des forces armées.