Dans le Bureau ovale, Trump et MBS dévoilent une relation plus que jamais stratégique

Wait 5 sec.

La rencontre impromptue de quarante minutes entre Donald Trump et Mohammed ben Salmane, largement ouverte à la presse, a offert un rare moment de transparence diplomatique. Devant les caméras, les deux dirigeants ont été interrogés sur les sujets les plus sensibles : le meurtre de Djamal Khashoggi, les liens avec le 11-Septembre, l’Iran, les ventes d’armes ou encore les puces d’intelligence artificielle.Trump a multiplié les mises en scène, criant au « fake news » face aux questions sur la CIA, défendant MBS avec emphase et revendiquant une proximité directe, débarrassée des canaux diplomatiques traditionnels. Le prince héritier, plus mesuré, a évoqué un « incident douloureux » à propos de Khashoggi et affirmé que Riyad avait revu ses procédures pour éviter toute répétition.1000 milliards d'investissement aux Etats-Unis ?Au-delà du spectacle, la scène a révélé le nouvel équilibre de la relation américano-saoudienne. Contrairement aux dirigeants occidentaux souvent contraints de flatter Donald Trump, c’est lui qui a multiplié les éloges envers son invité, soulignant un investissement annoncé de près de 1 000 milliards de dollars aux États-Unis, notamment dans l’IA et les terres rares.Riyad, qui cherche à redéfinir son rôle stratégique tout en s’émancipant partiellement de Washington, a obtenu une visibilité exceptionnelle, illustrée par les échanges directs entre les deux hommes en marge des diplomates américains laissés à distance.L’entretien a également exposé les divergences persistantes : Trump a vanté une frappe américaine contre l’Iran, provoquant une gêne palpable chez MBS, engagé dans une politique d’apaisement régional. Sur les F-35, Trump a promis des équipements « de pointe », ignorant les pressions pro-israéliennes, tandis que les Saoudiens insistent sur l’accès réel aux technologies sensibles.Enfin, Riyad pousse désormais l’achat massif de puces d’IA, présentées non comme un geste politique mais comme une nécessité industrielle : « Nous allons dépenser environ 50 milliards de dollars pour répondre à nos besoins », a martelé MBS.Cette séquence, à la fois théâtrale et stratégique, a montré un prince héritier à l’aise, conscient de son poids, et un Trump soucieux d’afficher une alliance forte, mais sur une base où l’influence saoudienne est plus visible que jamais.