«Il faut une gauche qui ait à cœur de gouverner» : Pierre Moscovici plaide pour un candidat social-démocrate en 2027

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Pierre Moscovici, figure emblématique du Parti socialiste passé par le ministère des Finances sous François Hollande avant de présider la Cour des comptes depuis 2020, a livré le 17 novembre sur Radio Classique une analyse à la fois optimiste et partisane sur l’avenir politique et économique de la France. Un Premier président démissionnaire qui défend une candidature à gauche L’ancien commissaire européen aux affaires économiques a rappelé son devoir d’impartialité tout en évoquant son prochain poste à la Cour des comptes européenne, à Luxembourg, dès le 1er janvier 2026. Cette transition lui rendra une « liberté d’écrire, de penser », sous réserve d’une obligation de réserve adaptée, a-t-il précisé. Son intervention, prononcée en pleine tourmente budgétaire, met en lumière deux enjeux majeurs : la refondation d’une gauche gouvernante et la maîtrise des finances publiques. À quelques semaines d’un possible vote parlementaire sur le budget 2026, Moscovici se veut rassurant. « Il est impératif que le déficit public final soit inférieur à 5 % du PIB », a-t-il martelé, soulignant que ce seuil de 4,9% maximum est une condition sine qua non pour restaurer la crédibilité française. Face à une dette publique flirtant avec 118 % du PIB et des taux d’intérêt en hausse, il alerte : « Un pays qui s’endette est un pays qui s’affaiblit ».Celui qui alertait sur de très fortes incertitudes quant au redressement des finances publiques il y a moins de deux semaines se veut désormais optimiste. Malgré les tensions à l’Assemblée et au Sénat, il l'estime « souhaitable et possible ». Une gauche « réaliste » pour 2027 Mais c’est sur le front politique que ses propos font le plus de bruit. Constatant les fractures à gauche, Pierre Moscovici appelle de ses vœux une «doctrine sociale-démocrate affirmée, séduisante et qui propose des réformes crédibles».Alors que les « unitaires », à savoir les troupes socialistes d’Olivier Faure, les écologistes et des dissidents de chez Mélenchon, se sont réunis samedi 15 novembre à Trappes dans les Yvelines, les Insoumis se sont réunis le 16 novembre derrière Jean-Luc Mélenchon près de Tours. Les sociaux-démocrates ont fait de même à Pontoise dans le Val-d’Oise. Ce sont ces derniers, unis derrière François Hollande, Bernard Cazeneuve et Raphaël Glucksmann, que soutient Pierre Moscovici. Il appelle de ses vœux un candidat capable de « rassembler » et d’être « respecté au-delà des frontières » françaises, sans pour autant se porter candidat lui-même : « Je n’y ai pas pensé de ma vie ». À quelques semaines de son départ de la Cour des comptes, le Premier président Pierre Moscovici fait ainsi savoir ses préférences et s’il dit ne pas avoir d’ambition personnelle, son départ pour Bruxelles ne devrait pas correspondre à une mise en retrait concernant la vie politique française.