L’Europe face au refus américain de partager ses Patriot

Wait 5 sec.

Les discussions autour des systèmes de défense aérienne Patriot révèlent un tournant inattendu dans la politique américaine vis-à-vis de l’Europe. Alors que plusieurs pays européens, dont le Danemark, s’étaient préparés à investir dans ces batteries stratégiques, le Pentagone a brusquement changé de ton, rapporte The Atlantic. L’explication est claire : les États-Unis considèrent ces équipements comme trop rares pour être partagés et souhaitent réserver leurs stocks à leurs propres besoins.Les diplomates européens, d’abord surpris par ce désintérêt soudain, ont compris que le problème dépassait le seul cas danois. Washington a dressé une liste d’armes jugées déficitaires et limite désormais les nouvelles commandes venues du Vieux Continent. Les exemptions resteront marginales, même pour des « partenaires de longue date ».Le Pentagone reconnaît d’ailleurs ne disposer que d’environ 25 % des intercepteurs nécessaires à ses propres plans militaires, ce qui accentue la perception d’une pénurie structurelle.Un système vital pour la protection du continent européenCette rareté n’est pas anodine. Toujours d'après The Atlantic, le Patriot n’a pas d’équivalent européen, ce qui en fait un système vital pour la protection du continent. Mais les priorités se redéfinissent à Washington : l’administration actuelle, marquée par l’empreinte de la doctrine « America First », préfère reconstituer ses propres arsenaux plutôt que de répondre aux attentes de ses alliés.Le conflit en Ukraine, tout comme l’usage intensif du Patriot par Israël au Moyen-Orient, a vidé les stocks plus rapidement qu’anticipé. Cette situation accroît les tensions transatlantiques : l’Europe dépend d’un matériel que son principal fournisseur ne veut plus céder.Si certains responsables américains insistent sur la continuité de la coopération, le message implicite est limpide : les intérêts nationaux passent avant les engagements internationaux. Pour les Européens, le signal est préoccupant, car il expose les limites d’une sécurité encore largement adossée aux choix stratégiques de Washington.