Le Hamas a dénoncé une nouvelle violation du cessez-le-feu après l’assassinat de Raëd Saad, haut commandant de sa branche armée, tué le 13 décembre dans une frappe de drone israélienne à l’ouest de Gaza-ville. La confirmation de sa mort, intervenue après plusieurs heures d’attente, a ravivé les tensions autour de l’accord de cessation des hostilités entré en vigueur en octobre.Selon Axios, l’attaque aurait également irrité Washington : Donald Trump aurait adressé un message ferme à Benjamin Netanyahou, reprochant à Israël d’avoir agi sans consulter son allié américain et de mettre en péril un accord négocié sous l’égide de la Maison Blanche.Israël présente la frappe comme des représailles à une embuscade du Hamas ayant blessé deux soldats israéliens le même jour. Mais, selon les autorités locales de Gaza, plus de 400 civils ont été tués et près de 800 attaques menées par l’armée israélienne depuis le début du cessez-le-feu, tandis que l’aide humanitaire promise reste entravée.Israël jette de l'huile sur le feuPlusieurs analystes estiment que l’élimination d’un dirigeant de ce rang pourrait viser à provoquer une riposte du Hamas afin de justifier une reprise de la guerre.Raëd Saad n’était pas une cible secondaire. Numéro deux de la branche armée, il était chargé de la reconstitution des capacités militaires du mouvement et considéré par Israël comme l’un des architectes des attaques du 7 octobre 2023. Sa mort constitue le premier assassinat majeur depuis l’accord de paix, même si le Hamas affirme avoir rapidement désigné un successeur et maintenu sa ligne de résistance.En interne, le mouvement palestinien hésite sur la réponse à adopter. Affaibli militairement et dépendant de soutiens régionaux favorables au maintien du cessez-le-feu, il dispose de marges de manœuvre jugées limitées.Certains responsables plaident pour un gel de l’arsenal plutôt qu’un désarmement total, afin d’éviter une escalade aux conséquences humanitaires désastreuses. L’avenir de l’accord reste suspendu à cet équilibre précaire, alors que les négociations sur sa seconde phase s’annoncent particulièrement sensibles.