L’attaque survenue le 13 décembre près de Palmyre marque un tournant symbolique et sécuritaire en Syrie. Deux soldats américains et un interprète civil ont été tués lors d’une patrouille conjointe américano-syrienne engagée dans des opérations antiterroristes contre l’État islamique (EI).Il s’agit des premières victimes américaines depuis la chute de Bachar el-Assad, en décembre 2024. Qualifiée d’« embuscade » par le commandement central américain, l’attaque n’a pas été revendiquée, mais tout porte à croire qu’elle a été commanditée par l’EI, toujours actif dans les zones désertiques du centre et de l’est du pays.Les faits sont d’autant plus sensibles que l’assaillant a été identifié comme un membre des forces de la sécurité générale syrienne, sans fonction dirigeante, mais professant des « idées extrémistes », selon Damas. L’homme a ouvert le feu à la mitraillette sur les soldats américains postés à l’extérieur d’un bâtiment où se tenait une réunion sécuritaire, avant d’être abattu.Une présence américaine qui déplaît Trois militaires américains et deux agents syriens ont été blessés. Cet élément soulève de sérieuses interrogations sur l’infiltration de sympathisants djihadistes au sein des forces de sécurité du nouveau pouvoir syrien.Donald Trump a immédiatement promis des représailles « très sévères », dans un contexte où Washington réduit pourtant sa présence militaire en Syrie, passée d’environ 2 000 soldats à 1 000. L’attaque survient surtout au moment où Damas cherche à consolider son rapprochement avec les États-Unis, après la levée des sanctions liées à la loi César et la signature récente d’un cadre de coopération sécuritaire avec la coalition anti-EI.Pour les observateurs, l’administration américaine ne remettra pas en cause ce partenariat, mais exigera un durcissement des procédures de contrôle au sein des forces syriennes. Dans le Nord-Est, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont réaffirmé leur engagement contre toute résurgence de l’EI, redoutant qu’un désengagement américain accéléré n’ouvre un vide sécuritaire.