« Un budget, on en a un. Contrairement à ce qui est dit, la loi spéciale est un budget », a insisté ce 26 décembre le député LFI et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, invité de France inter.« Le gouvernement en rajoute, comme l’année dernière, pour faire peur aux gens et pour mettre la pression sur le Parlement pour qu’il aboutisse au plus vite sur un budget, même si c’est un mauvais budget », a poursuivi cet élu de Seine-Saint-Denis, appelant à ce que « les gens n’aient pas trop peur ». « L’opposition a le droit de dire : “Non, on ne souhaite pas un mauvais budget pour ce pays” », a encore estimé Éric Coquerel.Des déclarations qui surviennent trois jours après l’adoption à l’unanimité, par le Parlement, du projet de loi spéciale déposé par le gouvernement après l’échec de la commission mixte paritaire à s’entendre le 19 décembre sur le projet de budget 2026. Un texte législatif présenté comme une « rustine provisoire » devant permettre de continuer à « lever l’impôt et à faire fonctionner les services publics ».Au moins « 12 milliards d’euros » de pertes, selon le gouvernement« Pour l’heure, c’est un budget qui est temporaire, il n’y a pas de souci », a martelé Éric Coquerel à l’égard de cette mesure qui « théoriquement permet de dupliquer le budget de l’an dernier ». Un texte qui, selon lui, « peut tenir quelques mois, le temps de trouver un nouveau budget ».« Prendre le temps de bâtir un bon budget dans une démocratie comme la France n’est pas une faiblesse », a défendu le Premier ministre français Sébastien Lecornu lors d’une allocution le 23 décembre au soir. « Ce n’est pas pour autant un budget et beaucoup d’effets négatifs sont à attendre si la situation perdurait », avait mis en garde celui qui a renoncé à recourir à l’article 49, alinéa 3, de la Constitution pour parvenir à doter la France d’un budget pour 2026, assurant rester « persuadé que cela est possible si les calculs politiques sont mis de côté ».Il s’agit de la deuxième année consécutive où la France se retrouve sans budget adopté en fin d’année. Selon Bercy, le recours à cette mesure d’urgence au début de 2025 aurait coûté 12 milliards d’euros à l’économie française.