Dans la soirée du 19 octobre, l’armée israélienne a entamé d’importantes manœuvres militaires en Galilée, le long de la frontière libanaise. L’exercice, prévu jusqu’au 23 octobre, simule une réponse multiforme à des menaces immédiates, impliquant drones, explosions simulées et unités navales.Si Israël affirme que ces manœuvres étaient planifiées dans son calendrier annuel, leur intensité inquiète dans un contexte de tensions persistantes avec le Hezbollah, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024. L’armée israélienne continue d’occuper des zones limitrophes du Liban, en opérant quasi quotidiennement contre des cibles du Hezbollah, tuant et blessant de nombreux civils.Négocier avec Israël ? Un sujet explosif à BeyrouthCes exercices surviennent alors qu’un vif débat agite le Liban au sujet d’éventuelles négociations directes avec Israël. Le président Joseph Aoun a récemment évoqué cette possibilité dans le cadre d’un processus de règlement régional. Mais cette déclaration a provoqué une levée de boucliers, en particulier chez les responsables proches du Hezbollah, pour qui toute négociation avec Israël équivaut à une reddition. Le mufti Ahmad Kabalan a averti qu’un tel choix pourrait « faire exploser le pays », dénonçant la stratégie américaine visant à « imposer » la paix au profit d’Israël.D'autres voix plus nuancées se sont élevées. Le député Samy Gemayel (Kataëb) a plaidé pour des discussions, estimant que « l’intérêt du Liban est la stabilité », même si un accord de paix ne pourra être envisagé qu’après un retrait israélien complet et la fin des violations de souveraineté. Le député sunnite Waddah Sadek a exprimé une position similaire, conditionnant toute négociation à des garanties fortes pour ne pas concéder une victoire symbolique à Israël.En toile de fond, Washington, via son nouvel ambassadeur à Beyrouth, songerait à proposer un « plan de travail » incluant des discussions frontalières directes, suscitant autant d’espoirs que de crispations.