Fast-fashion : le géant chinois Shein choisit la France pour inaugurer ses premières boutiques physiques

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Shein, connue pour ses prix ultra-compétitifs et sa spécialisation dans la « fast-fashion », suscite des réactions divergentes. De plus en plus critiquée pour son impact environnemental, l’entreprise chinoise souhaite améliorer son image.C’est donc dans cette optique qu’elle a annoncé, début octobre, l’ouverture imminente de sa première boutique physique au monde, en plein cœur de Paris, au sein des murs du Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV).La Société des Grands Magasins (SGM), qui contrôle le BHV Marais, se réjouit de cette collaboration : « C’est une exclusivité mondiale, Shein n’a jamais ouvert de magasins physiques. »Quentin Ruffat, porte-parole du groupe chinois, indique que l’ouverture de ces boutiques attirera un public « plus jeune, plus international, plus connecté, qui bénéficiera à l’ensemble des marques présentes dans ces grands magasins ». Il évoque notamment les retombées économiques, avec la création d’emplois et la génération de profits.Une arrivée qui fait polémiqueDès son annonce, plusieurs acteurs du secteur de l’habillement, ainsi que des ONG et des responsables politiques, ont pris la parole : « Shein ne peut pas être le sauveur d’un secteur qu’il a contribué à affaiblir. »Sophie Malagola, créatrice de mode et ancienne directrice des collections chez DIM et chez Etam, dénonce : « Je ne comprends pas comment les enseignes françaises peuvent accepter ça. »Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, a également réagi : « Ils occupent tout l’espace, à la fois l’espace médiatique et sur Internet, et désormais, ils veulent aussi occuper l’espace physique à travers les plus beaux endroits. »Enjeux écologiques et économiquesSelon le média Vert, Shein figure parmi les marques à plus fort impact environnemental. La majorité de ses vêtements contient près de 90 % de plastique. Et tout au long de leur cycle de vie, ces vêtements relâchent des microparticules de plastique dans l’environnement.Même si les instances officielles veulent freiner l’expansion de la firme asiatique, comme l’a fait la Commission européenne en proposant d’imposer des frais de 2 € sur chaque petit colis, par exemple, ce sont les consommateurs qui risquent, encore une fois, d’être les plus impactés, et non les gouvernements ou leurs économies.Il n’en reste pas moins que Shein affichait, en 2022, un chiffre d’affaires d’environ 20 milliards d’euros et emploie 16 000 personnes à travers le monde.Reste à savoir si cette initiative séduira le public et respectera le calendrier annoncé.